X. BARBIER DE MONTAULT 5^5 - Pot-pourri

LIVRE III. — COSTUME DE CHOEUR 409
tique qu'il n'a été que très récemment accepté par les Orientaux
et qu'il n'a encore; que très imparfaitement pénétré à la cour romaine.
Les cardinaux s'abstiennent de porler la croix, à moins
qu'ils ne soient de Tordre des évoques ou qu'ils n'aient reçu la
consécration épiscopale ; mais ni ceux de Tordre des prêtres, ni
ceux de Tordre des diacres ne la prennent comme insigne, et la
croix pontificale est réservée par eux exclusivement pour les pontificaux.
Les papes ne connaissaient également d'autre croix que la
croix pontificale. Pie IX esl le premier qui ait commencé à porter
la croix à l'ordinaire, sans doute en souvenir dulongépiseopaliqui
a précédé son avènement au souverain pontificat. Léon XIII a agi
de même, mais encore Sa Sainteté le fait-elle avec la plus grande
réserve, pour rappeler la vraie tradition liturgique, car jamais on
no voit cette croix ni sur le costume ordinaire, ni sur le costume
d'audience et d'étiquette ou de consistoire, c'est-à-dire avec le rocliet,
la mozette et Télole. Pie IX ne s'en servait qu'avec le costume
de promenade, qui ajoute la ceinture à la simarre. De celle
façon les principes essentiels sont sauvegardés (1).
J'ai dil plus haut que la croix était un symbole d'ordre et non
(1; Je ci le, a litre de simple curiosité, les deux croix pectorales qui furent
offertes à Pie IX et h Léon XIII.
< Un véritable objet d'art, présentant un double intérêt artistique et historique,
cVsl la montre de Pie IX, dessinée et offerte au Saint-Père par
M. Ualel. La montre, d'un petit diamètre, mais suffisamment épaisse,occupe
le rentre d'une croix u'argenl bruni sculpté en demi-bosse. Celle montre appartient
aujourd'hui au musée du Vatican, qui Ta prêtée à M. Ilatel pour
l'Exposition » {La Défense, 14 juin 187S).
« M. Louis Pesquol, horloger-bijoutier à Paris, vient d'envoyer au Sninl-
Père une croix peclornlo sortie de ses ateliers. C'esl un véritable objet d'art.
Au centre est une montre dont le fermoir porte l'initiale de Léon XIII. A
droite et a. gauche, au-dessus et au-dessous, sont placés des médaillons représentant
: Jésus bénissant les enfants ; puis le Sacré-Cœur, la très Sainte
Vierge et saint Joseph : enfin une Immaculée-Conception et l'effigie du
Saint-Père. Les extrémités sont terminées par des tètes d'anges aux ailes
déployées. Sa Sainteté accueillera sans doute avec plaisir celle marque
d'amour filial de l'un de ses dévoués fils, dont le bonheur est île rapporter lo
fini de ses couvres d'art a la gloire de Dieu et à l'honneur de son culte »
(1879).
Dès le xvi" siècle, on avait fabriqué de pelilcs montres pour abbesses en
forme de croix pectorale, mais nous n'aurions jamais cru que cette aberration
aurait eu chance de se reproduire de nos jours.