Condition physique et pratiques sportives des jeunes dans - IUMSP
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exemple, montrent que, à âge équivalent, les performances <strong>des</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>dans</strong> le canton de Vaud seraient<br />
meilleures sur le plan de la souplesse (flexion du tronc) <strong>et</strong> de la puissance musculaire (saut en longueur<br />
<strong>et</strong> redressement du tronc), mais moins bonnes sur le plan de l'endurance (course aérobie <strong>et</strong> course<br />
nav<strong>et</strong>te).<br />
Les résultats de chaque test confirment les tendances constatées <strong>dans</strong> la littérature scientifique <strong>et</strong><br />
suscitent une réflexion sur le développement de l’enfant <strong>et</strong> sur la spécificité masculine <strong>et</strong> féminine en la<br />
matière. On constate, par exemple, que l’évolution <strong>des</strong> performances selon l’âge est différente pour les<br />
filles <strong>et</strong> pour les garçons. Les résultats de la course aérobie sont, en ce sens, assez typiques. Ils montrent<br />
que les performances <strong>des</strong> filles selon l’âge se modifient peu, alors que les performances <strong>des</strong> garçons<br />
s’accroissent entre 9 <strong>et</strong> 16 ans. Le développement musculaire explique c<strong>et</strong>te différence : il est plus<br />
important chez le garçon <strong>et</strong> se poursuit alors jusqu'à un âge plus avancé que chez la fille. Mais la<br />
capacité musculaire n’est qu’un <strong>des</strong> facteurs qui influencent les résultats de c<strong>et</strong>te course.<br />
L’entraînement, l’ergonomie, la motivation <strong>et</strong> la tolérance à l’effort, ou à la souffrance, jouent<br />
également un rôle important <strong>dans</strong> la capacité aérobie mesurée par ce test. Les tests m<strong>et</strong>tent en évidence<br />
plusieurs dimensions de la capacité <strong>physique</strong> qui se répartissent différemment selon le sexe. En général,<br />
les garçons réalisent <strong>des</strong> performances supérieures à celles <strong>des</strong> filles pour les tests d’endurance <strong>et</strong> de<br />
puissance musculaire, mais les filles ont de meilleurs résultats aux tests mesurant la souplesse <strong>et</strong> l’agilité<br />
comme la flexion du tronc en avant ou le saut à la corde.<br />
Le développement pubertaire joue un rôle important <strong>dans</strong> l’évolution <strong>des</strong> performances : les filles<br />
commencent plus tôt leur puberté <strong>et</strong> ont tendance à modifier leur courbe de performance avant les<br />
garçons. Les résultats au test de redressement du tronc ou au test de course nav<strong>et</strong>te illustrent ce<br />
constat : après 14 ans, les filles ne modifient plus leurs performances, mais les garçons gagnent en<br />
puissance musculaire jusqu'à l’âge de 17 ans.<br />
Les corrélations entre les sept tests sont très faibles, voire inexistantes. Ceci témoigne de la cohérence<br />
de la batterie de tests <strong>et</strong> d’une relative indépendance entre les performances : une personne peut avoir<br />
une certaine puissance musculaire <strong>et</strong> manquer de souplesse, par exemple. Ces caractéristiques<br />
individuelles <strong>et</strong> les différences entre les sexes peuvent avoir une influence sur le choix <strong>des</strong> sports<br />
pratiqués. Chacun s’oriente vers l’activité qui correspond à ses capacités <strong>et</strong> qui lui convient le mieux.<br />
9.3.2 L'activité <strong>physique</strong> <strong>et</strong> sportive <strong>des</strong> enfants <strong>et</strong> <strong>des</strong> adolescents<br />
Si les élèves, <strong>dans</strong> une grande majorité, suivent régulièrement un enseignement d’éducation <strong>physique</strong> <strong>et</strong><br />
sportive à l’école, c’est à l’âge où leur pratique sportive baisse que la fréquence <strong>et</strong> la durée<br />
hebdomadaire <strong>des</strong> cours diminuent également. Les apprentis <strong>et</strong> surtout les filles en apprentissage<br />
déclarent la plus faible durée moyenne hebdomadaire d’éducation <strong>physique</strong> scolaire. L’absentéisme<br />
n’augmente pas avec l’âge, mais il semble que l’organisation de l’enseignement ne perm<strong>et</strong> pas toujours<br />
de proposer <strong>des</strong> cours d’éducation <strong>physique</strong> de façon suffisamment régulière.<br />
De manière plus générale, c’est à partir de 15 ans que l’activité <strong>physique</strong> quotidienne (incluant le<br />
sport, les déplacements avec effort, les activités quotidiennes pendant les loisirs, l’école ou le travail)<br />
diminue : 71% <strong>des</strong> filles font au moins une heure d’activité <strong>physique</strong> à 10 ans, elles ne sont plus que<br />
40% à 15 ans ; parmi les garçons ces pourcentages passent de 82% à 10 ans à 65% à 15 ans. Il est<br />
important de relever que les apprentis, en particulier les filles, font moins de sport que les élèves de<br />
gymnase mais que certains ont une activité <strong>physique</strong> au travail.<br />
La diminution de la pratique sportive à partir de 14 ou 15 ans s’explique sans doute par les rythmes de<br />
vie <strong>et</strong> les contraintes d’horaires <strong>et</strong> de travail qui sont imposés aux étudiant(e)s <strong>et</strong> aux apprenti(e)s. Elle<br />
correspond probablement, aussi, aux changements liés à l’adolescence. Les goûts se modifient , le mode<br />
de vie évolue vers plus d’autonomie, les <strong>jeunes</strong> font moins d’activité sportive avec leurs parents. Ils<br />
utilisent plus souvent <strong>des</strong> véhicules à moteur pour leurs déplacements. Les loisirs se diversifient <strong>et</strong> les<br />
copains prennent de plus en plus d’importance, les <strong>jeunes</strong> passent moins de temps en famille. C’est<br />
ainsi que, paradoxalement, on constate une diminution du temps passé devant la télévision après 15<br />
ans.<br />
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