BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
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« Françoise <strong>de</strong> Rimini »<br />
PAOLO ET FRANCESCA :<br />
UNE PASSION ROMANTIQUE<br />
La composition <strong>de</strong> « Françoise <strong>de</strong> Rimini » se situe dans la troisième<br />
tranche <strong>de</strong> l’existence du compositeur qui aura, durant<br />
une dizaine d’années, cet ultime opéra en gésine et qui n’en produira<br />
la mouture définitive qu’en 1882 à l’Opéra Garnier à Paris.<br />
Troisième manière, pourrait-on dire, mais qui s’inscrit dans le<br />
droit fil <strong>de</strong> son « Hamlet » créé quatorze ans auparavant, dans<br />
cette précé<strong>de</strong>nte maison d’opéra qu’était alors l’Académie impériale<br />
<strong>de</strong> musique.<br />
Dès 1871, le <strong>de</strong>rnier quart <strong>de</strong> siècle <strong>de</strong> la vie d’Ambroise Thomas sera largement<br />
consacré à la gouvernance du Conservatoire <strong>de</strong> Paris dont il occupera<br />
le fauteuil directorial jusqu’à sa mort. Cette tâche absorbante (il fallait<br />
restaurer le règlement intérieur, restructurer les cycles d’étu<strong>de</strong>s, prési<strong>de</strong>r les<br />
jurys <strong>de</strong> concours <strong>de</strong> cet établissement dont son prédécesseur et ami, le<br />
compositeur François-Esprit Auber, qui mourra d'ailleurs dans ses bras, avait<br />
plus ou moins lâché les bri<strong>de</strong>s), fit que le "bon Thomas" ne composera plus<br />
que ce <strong>de</strong>rnier ouvrage <strong>lyrique</strong> ainsi que, <strong>de</strong>ux ans plus tard, son ballet<br />
fantastique en quatre actes, La Tempête, d’après Shakespeare.<br />
L’icône qui hanta les rêves <strong>de</strong>s musiciens et <strong>de</strong>s peintres<br />
Ambroise Thomas avait la fibre transalpine <strong>de</strong>puis son séjour à la Villa<br />
Médicis, vantant, tout au long <strong>de</strong> sa carrière, les beautés <strong>de</strong> la Ville éternelle<br />
pour lesquelles il s’enflammait, dans ses chambrées d’artistes au coin du<br />
feu et entre <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> cartes qu’on appelait l’"écarté". Rien d’étonnant,<br />
donc, qu’au fil <strong>de</strong> ce XIX ème siècle, le mythe <strong>de</strong> Francesca ait hanté les rêves<br />
<strong>de</strong>s créateurs, <strong>de</strong>s écrivains, <strong>de</strong>s compositeurs et surtout <strong>de</strong>s peintres.<br />
Lequel n’a pas brossé les tableaux <strong>de</strong> Paolo et Francesca, buriné les héros<br />
tragiques, fascinés qu’ils étaient par le V ème Chant <strong>de</strong> l’Enfer <strong>de</strong> Dante ? Et<br />
puis, la tragédie Francesca da Rimini <strong>de</strong> Silvio Pellico, le célèbre auteur <strong>de</strong> «<br />
Mes Prisons », n’avait-elle pas séduit le compositeur qui écrivit, à Rome, sa<br />
cantate Silvio Pellico, en son honneur mais jamais publiée ? Ce mouvement<br />
artistique d’alors, sublimant les héroïnes, coïncidait parfaitement avec l’époque<br />
romantique et ses flamboyances. On ne comptera pas moins <strong>de</strong> cinq<br />
Francesca opératisées au XIX ème siècle, par cinq compositeurs italiens en<br />
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