BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
La Porte <strong>de</strong> l'Enfer d'Auguste Rodin : Francesca<br />
et Paolo se trouvent en bas à droite <strong>de</strong> la sculpture,<br />
qui comporte en haut les trois ombres, puis le<br />
penseur (assimilé à Dante) les vierges épouvantées,<br />
Icare titubant, le supplice <strong>de</strong> l'enfant prodigue,<br />
la jeune fille transformée en vieille femme…<br />
Plus tard on attribuera à d'autres héros, les noms<br />
du couple adultère, Francesca et Paolo, en intitulant<br />
cette partie du monument : « Le Baiser ».<br />
(Musée Rodin, Musée d'Orsay).<br />
homme, son allié contre les gibelins. Si<br />
ce pacte politique correspond à ce<br />
qu’on peut savoir <strong>de</strong> la réalité historique,<br />
jamais Paolo ne s’est battu contre<br />
son propre frère comme le montre le<br />
premier acte. Pis, dans le livret,<br />
Malatesta prend la jeune fille en otage.<br />
Persuadée que celui qu’elle aime est<br />
mort, et cédant à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> son<br />
père pour sauver la cité <strong>de</strong> Ravenne,<br />
elle se résigne à accepter l’union avec<br />
son ravisseur. A peine la cérémonie<br />
célébrée, Paolo réapparaît (acte II).<br />
Guido part <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’arbitrage <strong>de</strong><br />
l’Empereur auprès duquel Malatesta<br />
doit aller s’expliquer : il confie sa<br />
femme à la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> son frère (acte III).<br />
Sans l’avoir prémédité, à l’acte IV, les<br />
<strong>de</strong>ux amoureux se retrouvent <strong>de</strong>vant le<br />
livre <strong>de</strong> Lancelot.<br />
L’opéra lève toute ambiguïté sur la culpabilité<br />
<strong>de</strong>s amoureux : promis l’un à<br />
l’autre, les circonstances, contraires à<br />
leur amour, les mettent à la merci d’un<br />
homme cruel et sans scrupules.<br />
De même que les conventions du grand opéra obligent à inclure un ballet<br />
(acte III), elles excluent que les héros puissent manquer à la morale<br />
publique. Les coups <strong>de</strong> théâtre inventés, comme les oppositions fortes <strong>de</strong>s<br />
caractères, sont <strong>de</strong>stinés à susciter l’émotion<br />
<strong>de</strong>s spectateurs. On peut regretter<br />
l’aspect mélodramatique <strong>de</strong> l’action ainsi<br />
conçue, car elle nuit à la vérité humaine qui<br />
émanait <strong>de</strong>s personnages du chant V <strong>de</strong><br />
« L’Enfer ». Reste à savoir si le traitement<br />
musical leur conserve leur aura poétique.<br />
Danielle PISTER<br />
42