BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz

noblesse citadine, raconte sous une forme romancée, dans son poème Vita
nova écrit en 1290, sa jeunesse illuminée par son amour pour Béatrice qui
vient alors de mourir, lui étant déjà marié depuis cinq ans avec une autre
femme. Il a rencontrée sa muse à l’âge de neuf ans, quand elle en avait huit,
et il consacrera l’essentiel de son œuvre poétique à la révélation primordiale
que cet amour lui a apporté au début de son existence. Tenté par l’engagement
politique, il fait partie des guelfes blancs qui soutiennent le pape
contre les visées de l’empereur soutenu par les gibelins, mais qui défendent
l’indépendance de Florence, alors la cité la plus florissante d’Italie, contre
l’autorité de Rome. En 1301, envoyé comme ambassadeur auprès du pape
Boniface VIII pour plaider la cause de Florence, il est retenu prisonnier par le
souverain pontife, pendant que ses adversaires prennent le pouvoir dans sa
cité. Il s’enfuit, mais condamné à mort dans sa ville natale, il voyage en
Italie, écrit des réflexions politiques, poétiques et soutient, un temps, le nouvel
empereur Henri VII, ce qui lui vaudra l’accusation erronée d’être passé du
côté des gibelins. Ses espoirs d’un avènement heureux pour le sort de l’Italie
disparaissent avec la mort du souverain en 1313.
Entre 1307 et 1321, il se consacre à sa Commedia, puisque tel est le véritable
nom de son œuvre majeure, après qu’il a pensé à celui de Vision :
l’adjectif divina fut utilisé pour la première fois par Boccace dans son
Trattatello in laude di Dante (Petit Traité à la louange de Dante), en 1373. La
locution Divina Commedia ne devint commune qu'à partir de l’édition vénitienne
de 1555. Le choix du terme « Commedia » s’explique par opposition à
celui de « tragédie », qui impliquerait une issue fatale, alors que le parcours
du poète se termine sous forme d’une apothéose au Paradis ; de plus, Dante
ayant choisit de s’exprimer en langue vulgaire, celle de Florence, l’œuvre ne
peut prétendre à la dignité des textes prestigieux écrits en latin. Ce long
poème, en cent chants constitue le premier grand texte écrit en italien. Il a
eu une influence considérable sur l'idiome moderne de la péninsule. Dante
y confie ses amours, l’essentiel de sa quête étant de retrouver, dans l’audelà,
Béatrice dont la mort l’a séparé. Le récit amoureux se confond très vite
avec un approfondissement spirituel. S’y rajoutent ses expériences politiques
marquées par les expériences sanglantes des guerres entre les
guelfes et les gibelins, vécues par lui. Le tout s’appuie sur une réflexion mystique
et poétique. Virgile lui sert de guide dans l’itinéraire qui va le mener
de l’Enfer au Paradis. Dante se réfère également à l’Apocalypse, modèle
avec L’Enéide, des récits de voyages à cette époque.
Un parcours initiatique
Le parcours initiatique, que le poète décrit dans sa Comédie, dote l’amour
terrestre d’un pouvoir de médiation pour accéder à l’amour divin. C’est pourquoi,
avec l’aide de Virgile, puis de Béatrice, Dante traverse trois espaces
supraterrestres, avant de bénéficier de la vision de la Trinité dans le Ciel.
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