BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz

Thomas est aussi influencé par l’école italienne, (depuis son séjour romain
d’ailleurs), une école florissante alors. Et, parallèlement, il révèle une
influence germanique de par la densité des parties instrumentales. Il penche
vers Richard Wagner, par la plénitude, la gravité et la solennité orchestrales,
mais sans en utiliser le principe des leitmotive, beaucoup plus subjectifs
du maître de Bayreuth, au rebours de la répétitivité des formules orchestrales,
conventionnelles, et des traits de pupitres, souvent abrupts. On est
aussi frappé par le style personnel du musicien dont on relève, au fil de ses
œuvres et de ce dernier opéra plus encore, la technique compositionnelle
savante et élaborée, et, en quelque sorte, virtuose. Il n’est qu’à remarquer la
puissance, mais aussi l’intériorité sombre de l’orchestration de toutes les
introductions et des préludes symphoniques qui parsèment la partition de
Françoise de Rimini. Thomas utilise, plus que jamais, les timbres instrumentaux,
graves, les accords profonds, aux antipodes de la charmante légèreté
d’écriture que l’on rencontre dans les épisodes festifs de l’ouvrage, remarquables,
surtout au 3 ème acte et dans son ballet-divertissement original.
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Toujours au niveau des parties orchestrales dont les formes en sont variées,
l’écriture est assez redoutable : montées chromatiques rapides, aux cordes
surtout, ostinatos de doubles-croches, de triples-croches, dans les moments
cruciaux de l’histoire, rebonds et sursauts aux pupitres graves, le compositeur
utilisant aussi les enharmoniques qui lui permettent de changer très
fréquemment de tonalité. Les thèmes eux-mêmes sont souvent altérés de
dièzes ou de bémols, rendant parfois complexes les parties jouées ou chantées.
Cette abondance de doubles ou de triples croches, correspond à une
peinture musicale narrative des événements, les schémas divers collant à la
trame du livret, duquel il retrace, en quelque sorte, les variantes psychologiques
et la rébellion des personnages en scène. Ajoutons que, seules, les
parties orchestrales, pourraient constituer une partition symphonique, c'està-dire
une œuvre à part entière, de par l’articulation même de ses schémas
chantournés et de sa structure générale solide, bien que développée à
l’envi.
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Comme il en a l’habitude, Thomas utilise pleinement les vents, et surtout les
saxophones, (il connaissait Adolphe Sax), les instruments lourds, qui en
imposent, les traits de contrebasses, les harmonies en accords de
septièmes ou de neuvièmes, les percussions et plus spécialement les roulements
de tambours et de timbales, notamment dans le chant de guerre et
les couplets patriotiques, dans les séquences agitées ou de révolte. Et la
rythmique est souvent haletante, dans les scènes ardentes, à la fibre émotionnelle
marquée, oppressante comme au 4e acte. Les cordes, élégiaques,
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