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BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz

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Préface<br />

2011, <strong>BICENTENAIRE</strong> DE LA NAISSANCE<br />

D’<strong>AMBROISE</strong> <strong>THOMAS</strong><br />

UNE CÉLÉBRATION LÉGITIME<br />

L’industrie du disque a banalisé la célébration d’anniversaires musicaux.<br />

Ainsi, <strong>de</strong> 2009 à 2011, se sont succédé <strong>de</strong>s « années » Men<strong>de</strong>lssohn,<br />

Chopin, Schumann et Liszt. En 2013, Verdi et Wagner seront, à leur tour,<br />

honorés. De telles commémorations peuvent paraître futiles et surtout liées<br />

à <strong>de</strong>s impératifs commerciaux. Il n’en a pas toujours été ainsi, cependant.<br />

En 1927, cent ans après sa mort, paraissait une <strong>de</strong>s premières biographies<br />

en français <strong>de</strong> Beethoven et l’une <strong>de</strong>s meilleures. Son auteur n’était rien<br />

moins que l’ancien Prési<strong>de</strong>nt du Conseil Edouard Herriot, normalien et agrégé<br />

<strong>de</strong>s Lettres. En 1950, alors que le microsillon apparaissait en Europe,<br />

l’année Bach était marquée par une redécouverte impressionnante <strong>de</strong> l’œuvre<br />

du Cantor <strong>de</strong> Leipzig. En 1956, l’« année Mozart » constituait un événement<br />

<strong>de</strong> portée mondiale. Et quatorze ans plus tard, à la faveur d’une nouvelle<br />

« année Beethoven », la télévision française multipliait les diffusions <strong>de</strong><br />

concerts et assumait, au plus haut point, sa mission culturelle, alors qu’à<br />

l’Opéra <strong>de</strong> Vienne, le grand Leonard Bernstein dirigeait une production, à<br />

tous égards historique, <strong>de</strong> Fi<strong>de</strong>lio.<br />

Le compositeur <strong>de</strong> Mignon ayant vu le jour à Metz le 5 août 1811, pourquoi<br />

pas une année Ambroise Thomas en 2011 ?<br />

De bons esprits rétorqueront qu’Ambroise Thomas ne saurait être mis sur le<br />

même plan que les musiciens que l’on vient <strong>de</strong> mentionner. Et ils citeront<br />

avec délectation ce propos bien connu <strong>de</strong> Chabrier : « Il y a trois sortes <strong>de</strong><br />

musique, la bonne, la mauvaise et celle d’Ambroise Thomas ». Une telle attitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> dénigrement n’est pas nouvelle, concernant les compositeurs français<br />

du XIX ème siècle et, notamment, ceux qui ont touché au genre <strong>lyrique</strong>.<br />

Comment expliquer, autrement, l’oubli dont pâtissent, du moins en France,<br />

Meyerbeer, Halévy, Reyer et, dans une moindre mesure, Gounod lui-même ?<br />

Massenet était à peine mieux traité lorsque le critique Jacques Bourgeois,<br />

dans les années 1960, raillait ses « flonflons » dans une célèbre émission<br />

radiophonique <strong>de</strong> critiques <strong>de</strong> disques.<br />

Les arguments <strong>de</strong> ceux qui méprisent le répertoire <strong>lyrique</strong> français du XIX ème<br />

siècle sont bien connus : faiblesse <strong>de</strong>s livrets, conventions datées, orchestration<br />

sommaire, propension à flatter le goût d’une certaine société « bourgeoise<br />

» <strong>de</strong> l’époque, archaïsme esthétique face à la « révolution wagnérienne<br />

». Ces arguments sont d’autant plus discutables que leurs auteurs ignorent,<br />

ou feignent d’ignorer, les goûts et les tendances esthétiques <strong>de</strong><br />

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