BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
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finesse orchestrale <strong>de</strong> son écriture est d’une fraîcheur et d’une singularité<br />
surprenantes.<br />
Le ballet a une autre particularité, celle <strong>de</strong> comporter, aussi, <strong>de</strong>s introductions<br />
orchestrales ainsi qu’une Pantomime et cette Valse chantée ce qui est<br />
assez inusité en l’occurrence. De plus les danses se présentent comme leur<br />
équivalent en une sorte <strong>de</strong> Suite d’orchestre.<br />
Or, ce ballet, qui se situe au milieu du 3 ème acte <strong>de</strong> l’opéra, n’est pas sans<br />
rappeler celui d’Hamlet, en <strong>de</strong>ux tableaux, dont « La Fête du printemps » qui,<br />
lui, est calé au 4 ème acte, et où Ophélie est aussi présente. La saison est la<br />
même, et, au second tableau, Ophélie se mêle aux paysans, puis approche<br />
les danseuses auxquelles elle propose <strong>de</strong> partager ses fleurs. Avant <strong>de</strong> chanter<br />
sa Balla<strong>de</strong> puis <strong>de</strong> sombrer dans la folie et <strong>de</strong> s’éteindre, noyée dans le<br />
ruisseau, ce qui marque tragiquement la fin <strong>de</strong> cet acte d’Hamlet. Les malheurs<br />
<strong>de</strong> Francesca, eux, se profileront <strong>de</strong>vant elle jusqu’au meurtre final<br />
du 5 ème acte.<br />
Nouvelle rupture, nouveau coup <strong>de</strong> théâtre, car le ballet <strong>de</strong> Françoise <strong>de</strong><br />
Rimini est interrompu, lui, par <strong>de</strong>s bruits et <strong>de</strong>s vociférations, traduits dans<br />
la scène finale <strong>de</strong> ce 3 ème acte.<br />
« A mort, Malatesta ! Gloire à Guido <strong>de</strong> Polenta ! »<br />
Dans ce final, les rôles sont inversés. Rimini relève la tête. Mais les clameurs<br />
s’amplifient. Guido, qui était allé rendre visite à l’Empereur (comme il l’avait<br />
annoncé à la fin du 2 ème acte), entre en scène et lit le « Message » <strong>de</strong>vant<br />
Malatesta. Ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>vra répondre <strong>de</strong> ses crimes <strong>de</strong>vant l’autorité impériale.<br />
Alors, les <strong>de</strong>ux camps s’agitent à nouveau, le premier voulant braver<br />
l’ana-thème, l’autre criant « Malheur à toi ! ». Ce Final est, harmoniquement<br />
et vocalement, très construit. Les cinq rôles principaux lancent chacun leurs<br />
injonctions, sorte <strong>de</strong> chœur <strong>de</strong> solistes à cinq voix, et les ténors et basses<br />
soutiennent en chœur les malédictions : « … Malheur à toi ! ... Va, subis ton<br />
sort ! ... A toi l’exil ! ... A toi la mort ! ... Ah ! pour toi, la honte et le<br />
remords ! ... ». Pessimiste, Francesca est terrifiée, qui lance : « C’est Dieu luimême<br />
qui m’éloigne <strong>de</strong> ce que j’aime (…) Ah ! mon cœur, sois sans remords.<br />
Et maintenant, vienne la mort ! ». Paolo aussi est inquiet : « Ah ! loin <strong>de</strong> mon<br />
âme, défaillances cou-pables... ». Malatesta profère aussi ses menaces :<br />
« Votre haine est aveugle » et dit à Paolo « Francesca m’apparient, je la fie à<br />
ta gar<strong>de</strong>. » Quant à Malatesta, il quitte la scène sur un « Madame, adieu ! ».<br />
Le temps <strong>de</strong>s angoisses, le paradis perdu ! ...<br />
On est à nouveau dans l’oratoire byzantin, mais l’atmosphère en est bien<br />
différente.<br />
Le 4 ème acte plonge ses protagonistes dans l’angoisse, le pessimisme, la<br />
morbi<strong>de</strong>sse, le néant. C’est l’épiso<strong>de</strong> le plus tragique <strong>de</strong> l’opéra. Francesca<br />
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