BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
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mariage, ses fleurs, et exprime l’écoeurement <strong>de</strong> son gage odieux, <strong>de</strong> son<br />
voile qui la tue.<br />
Défiance, <strong>de</strong>spotisme, douleur : le duo inexorable<br />
Le Troisième Acte s’ouvre sur la salle <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Malatesta où le retour à<br />
la vie <strong>de</strong> Paolo contrarie le méchant vainqueur qui, dans son « Récit », chante<br />
: « Dieu le rend à ma haine ! Quel démon le ramène ? ... », avant d’entamer<br />
son « Arioso » enflammé : « … Ton front charmant rayonnait sur ma<br />
vie… », puis, teinté <strong>de</strong> jalousie : « C’est pour lui qu’on soupire et c’est lui<br />
qu’on adore… ». Avant que n’arrive l’implacable « Duo », aux propos tendus et<br />
inflexibles. Malatesta tente d’abord d’amadouer Francesca, et, elle, défend,<br />
en toute lucidité, son honneur et sa dignité. Le premier : « … J’ai dans le cœur<br />
l’amour d’un époux, amour fidèle, amour jaloux. Et pour venger la foi trompée,<br />
j’ai mon épée… ». Ce à quoi Francesca, répond en toute intégrité : « Le<br />
sang dont je sors m’a fait l’âme trop haute pour accepter jamais la faute<br />
d’une honte ou d’une lâche trahison. » Malatesta se radoucit : « … Mon cœur<br />
s’humilie… », mais, aux velléités d’approche <strong>de</strong> son mari, elle répond, intraitable<br />
: « Pour acheter votre pardon, <strong>de</strong> ma main je vous ai fais don ; mais je<br />
n’ai pas vendu mon âme ! ». Les échanges s’enveniment et au « Francesca<br />
tu m’appartiendras ! … », elle répond : « A vous, Dieu me livre, mais non pas<br />
l’amour. » Les contrastes d’atmosphère sont rapi<strong>de</strong>s et fréquents, et le<br />
« Chœur <strong>de</strong> fête » chante, en coulisses, « L’Italie en fête renaît aux plaisirs… ».<br />
Francesca fait partie du cortège. Mais Ascanio annonce qu’« Au bruit <strong>de</strong> fête,<br />
le piège est tendu sous ses pas. » Vengeance, traîtrise, euphorie… tout se<br />
mélange.<br />
Un ballet-divertissement chanté : <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s<br />
Ce ballet-divertissement inattendu, qui, après la sinistre scène, éclate dans<br />
la lumière, a la particularité <strong>de</strong> comporter <strong>de</strong>s couplets chantés par Ascanio<br />
qui, très poétiquement, annonce et commente les diverses entrées <strong>de</strong>s<br />
ballerines, et c’est Francesca qui est au cœur <strong>de</strong>s réjouissances : « Ecoutez,<br />
c’est vous, Madame, qu’on fête et qu’on acclame ». De jeunes paysannes<br />
<strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Rimini apportent <strong>de</strong>s fleurs à Francesca, et <strong>de</strong> jeunes florentines,<br />
<strong>de</strong>s bijoux, tandis qu’une gondole vénitienne accoste au fond <strong>de</strong> la<br />
scène. Sa Barcarolle précè<strong>de</strong> une introduction orchestrale, puis la<br />
Pantomime d’Ascanio chante l’histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pauvres amoureux venus<br />
d’Espagne. Originale, la Valse chantée rappelle l’écho lointain <strong>de</strong>s printemps<br />
heureux. Ensuite, son typique solo "à l’espagnole" <strong>de</strong> « La Captive », dansé<br />
par une célèbre étoile <strong>de</strong> l’époque, Rosita Mauri, lui vaudra un <strong>de</strong>s plus<br />
retentissants succès <strong>de</strong> sa carrière <strong>de</strong> ballerine. Enfin, six autres Airs <strong>de</strong><br />
ballet dont certains ont une touche exotique en font l’originalité : Adagio ;<br />
Scherzo ; Capriccio ; Pas <strong>de</strong> six ; Habanera ; Saltarelle et Sevillana. La<br />
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