BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz
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amants, se situe dans ce regain d’intérêt pour ces amours tragiques, étant<br />
bien entendu qu’elles ont déjà inspiré <strong>de</strong> nombreux peintres, comme le<br />
Français Ingres, ou fourni le sujet à une quinzaine <strong>de</strong> compositeurs italiens<br />
qui en ont fait chacun un opéra, en Italie, durant une bonne partie du XIX ème<br />
siècle.<br />
Un authentique fait divers<br />
Les chroniques rapportent que Francesca da Rimini (vers 1260– vers 1285),<br />
d'une gran<strong>de</strong> beauté, fille <strong>de</strong> Guido da Polenta, seigneur <strong>de</strong> Ravenne, a<br />
épousé, en 1275, Giovanni, dit Gianciotto, Malatesta (vers 1240-1304), seigneur<br />
<strong>de</strong> Rimini. Homme <strong>de</strong> valeur, il était affligé d'un corps difforme, d’où<br />
son surnom <strong>de</strong> Gianne lo sciancato, Gianciotto Le boiteux. Cette union, dont<br />
naîtront <strong>de</strong>ux enfants, était vraisemblablement <strong>de</strong>stinée à sceller une alliance<br />
politique entre les <strong>de</strong>ux familles. Un <strong>de</strong>s frères ca<strong>de</strong>ts <strong>de</strong> l’époux, Paolo<br />
(vers 1248-vers 1285) participe avec son père aux combats contre les gibelins,<br />
notamment en 1265, aux côtés <strong>de</strong> Guido da Polenta. En 1282, les<br />
talents diplomatiques <strong>de</strong> Paolo lui permettent d'être nommé par le pape<br />
Martin IV, Capitano <strong>de</strong>l Popolo à Florence où Dante a eu probablement<br />
l’occasion <strong>de</strong> faire sa connaissance.<br />
En 1283, Paolo, dit « il Bello », le Beau, lui-même marié <strong>de</strong> son côté, rentre<br />
à Rimini et <strong>de</strong>vient l’amant <strong>de</strong> Francesca. Lorsque Gianciotto découvre<br />
l’adultère, il tue, en les poignardant, sa femme et son frère, surpris selon la<br />
légen<strong>de</strong>, dans les bras l’un <strong>de</strong> l’autre, alors qu’ils échangeaient un baiser,<br />
peut-être le premier. Ce double homici<strong>de</strong> ne semble guère affecter les relations<br />
entre les <strong>de</strong>ux familles puisque, peut-être pour préserver l’honneur, les<br />
archives ne font état ni <strong>de</strong> l’adultère ni du meurtre.<br />
Ce que dit la légen<strong>de</strong><br />
Très vite, la chronique précise que le mariage <strong>de</strong> Francesca se fit, suivant la<br />
tradition, par procuration, Paolo représentant son frère. La jeune femme,<br />
persuadée qu’il s’agit <strong>de</strong> son époux, en tombe aussitôt amoureuse. D’où sa<br />
déconvenue en découvrant le physique peu avenant <strong>de</strong> celui qui lui est <strong>de</strong>stiné.<br />
Paolo, dont on occulte le fait qu’il est déjà marié, est traditionnellement<br />
décrit comme une personne romantique, peu encline aux luttes <strong>de</strong> pouvoir<br />
et tournée vers les arts et les plaisirs <strong>de</strong> la vie, alors qu’il a une réelle activité<br />
politique. Le doute plane sur la consommation ou non <strong>de</strong> l’adultère, ce<br />
qui accentue, même si l’amour interdit est avéré, l’impression d’un châtiment<br />
immérité.<br />
Le chant V <strong>de</strong> « L’Enfer » dans la Divine Comédie<br />
Dante Alighieri, né en 1265 à Florence, dans une famille <strong>de</strong> la petite<br />
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