BICENTENAIRE AMBROISE THOMAS - cercle lyrique de metz

Rimini dans l’Italie
du Xlll ème siècle
L'histoire de Françoise de Rimini -ou Francesca da Rimini- est mentionné par
Dante dans un passage de la Divine Comédie. Elle repose sur un substrat
historique réel, celui de l'Italie médiévale, plus précisément de la fin du
XIII ème siècle, autour des années 1283-1284.
L'Italie médiévale n'est qu'une « expression géographique » selon la formule
qu'emploiera, des siècles plus tard, le chancelier autrichien Metternich au
moment du congrès de Vienne. Il n'existe pas d'Italie politique unifiée avant
1870. Le rêve d'un retour à l'Empire, comme du temps de la grandeur de
Rome, n'est pourtant pas absent depuis la fin de l'Antiquité. La construction
éphé-mère de l'Etat carolingien, au IX ème siècle, a répondu à cette attente de
même que, presque deux siècles plus tard, la mise en place d'un « Saint
Empire romain germanique ». Cela n'a pas empêché le morcellement politique
et institutionnel de l’Italie. La présence de la Papauté à Rome induisait,
inévitablement, un conflit de préséances avec l'autorité impériale, dès lors
que les Pontifes ont entrepris, peu après l'an 1000, de renforcer une autorité
politique au départ fort modeste. Ainsi, dans les années 1070, la « querelle
des investitures » a imposé le principe de la supériorité du pape sur
l'empereur pour la nomination des évêques. À partir du XII ème siècle, l'Italie a
connu un développement urbain remarquable.
Cités italiennes et guerre entre Guelfes et Gibelins
Ces villes instituées en Communes ou « Seigneuries » se sont montrées, dès
l'origine, très jalouses de leur indépendance aussi bien par rapport à l'autorité
impériale que face au pouvoir épiscopal et pontifical. Au XIII ème siècle, au
moment même où certaines de ces cités accédaient peu à peu à un réel
niveau de prospérité économique, au moment où quelques-unes, comme
Florence, Gênes, Venise, inventaient des techniques commerciales inédites,
l'Italie sombrait progressivement dans un état de guerre perpétuelle, les
autorités urbaines confiant leur défense à des sortes de chefs de bandes
armée les « Masniaderi », dans un climat de violence généralisée. Des ligues
et des alliances se mettaient en place puis se défaisaient au gré des circonstances
et des intérêts de chacun. Pendant plusieurs siècles, la querelle des
Guelfes et des Gibelins allait constituer la toile de fond du paysage politique
italien, les premiers se situant plutôt dans l'obédience de l'autorité papale,
en dépit des divisions internes, les seconds se tournant, bien que sans
enthousiasme, vers la dynastie impériale dominante. L'existence tourmentée
de Dante, illustre bien cette situation d’anarchie rampante à la char-
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