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Le 4 août 1578, il se livrait,
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■D'UN EMPEREUR DU MAROC (1).
1578.
entre l'oued Mekhazen et l'oued
El-Kous, un peu au nord d'Alcazar |E1-Kassar) el-Kebir, une
sanglante bataille dans laquelle trois rois combattaient el
mouraient lous les trois dans la même journée
L'un élait le mulâtre Moula Mohammed, dit le nègre, qui ve
nait revendiquer la couronne de Maroc que son oncle Abd el-
Malek lui avait enlevée;
L'aulre élait Don Sébastien de Portugal, son allié;
Le troisième était Moula Abd el-Malek, le souverain régnant,
à qui l'on venait demander compte de son usurpation el qui
arrivait sur le champ
mortelle.
de bataille sous le poids d'une maladie
Après cinq heures d'une lutte acharnée, ces trois princes
avaient succombé : Moula Mohammed, en fuyant,
s'était noyé
dans l'oued Mekhazen ; Don Sébastien avait péri en soldat si
non en général ; et, un peu avant la fin de l'affaire, Moula Abd
el-Malek vainqueur de ses ennemis, mais vaincu par la maladie,
avail expiré en mettant le doigt sur la bouche pour faire enlendre
à son entourage qu'il fallait cacher sa mort aux soldats, tant
que la victoire ne serait pas complète.
Il est impossible, dit Voltaire à ce sujet, de faire une aussi
grande chose avec autant de simplicité.
M. l'abbé Léon Godard, interprète ce geste autrement : « Nous
« avons vu, dit-il, des musulmans po er ainsi leur doigt au
« moment d'expirer,
pour indiquer à l'âme le chemin du ciel
« (Maroc ï, '.73). » Il se trompe dans son interprétation, car
clans le cas qu'il indique un doigl élevé ainsi au moment
(1) Une analyse plus ou moins étendue de cette lettre est donnée par
divers auteurs ; mais aucun ne l'a produite in extenso, et nous en avons
consulté un grand nombre. Cependant, en la qualifiant d'inédite, nous le
faisons sous toutes réserves.