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Porte Ottomane que le nouveau pacha, Ramdan, reçut l'ordre
formel cle lui prêter un concours armé contre son neveu Moula
Mohammed le Nègre, ou, pour mieux dire, le mulâtre.
Ces faits sont empruntés à la lettre même d'Abd el-Malek et à
l'ouvrage de Haedo (Topogr. et Hist. d'Alger, p. 81, 82).
Ce dernier auteur nous apprend en outre que notre héros fail
lit voir ses aventures se terminer assez tristement au retour de
Constantinople : Don Juan de Cardona,
général des galères de
Sicile, aperçut au passage la galère turque où il se trouvait, la pour
suivit avec acharnement. Déjà, à l'imitation des autres passagers
Abd el Malek s'élait dépouillé de tout vêtement et s'apprêtait
a se jeter à la ner afin d'éviter l'esclavage, lorsqu'une ruse de
guerre abusa l'amiral Espagnol, qui abaudonna la chasse et vira
de bord.
Hieronimo de Mendoza est en contradiction avec lui même,
lorsqu'il avance (Jornada rie Africa, p. 3) qu'Abd el Malek assista
k la bataille de Lépante (1571) et qu'il fit longtemps le métier
de solliciteur à Constantinople ; puisqu'il résulte de son propre
récit que ce prince ne s'expatria qu'à l'avènement de son neveu
Mohammed le mulâtre,
qui eut lieu en 1574.
Haedo commet la môme erreur, mais sans se contredire, car
il fait remonter plus haut cette expatriation, l'attribuant au
frère d'Abd el-Malek et non à son neveu. En effel, il dit (p. 81)
qu'Abd el Malek était depuis beaucoup d'années exilé à Alger,
par crainte de son frère Moula AM Allah. N'est-ce pas une
confusion et n'attribue-t-il pas à Abd el-Malek ce qui est arrivé
à Abd el Moumen qui, lui aussi, mais en 1559, se sauva à Alger,
où il épousa également une fille de Hassan ben Kheir ed Din,
qui le fit gouverneur de Tlemcen. Cette presque identité d'aven
— tures si elle n'est pas elle même un double emploi —
dait le quiproquo très-facile.
ren
En somme, il faut s'en tenir pour trancher cette question
au témoignage personnel d'Abd el-Malek lui-même, lequel se
résume dans le passage suivant de sa lettre à Don Sébastien ;
t. Ce Royaume (de Maroc) est à moi, je le possède comme
» mien à bon droit ; et je sais qu'il (le chérif Mohammed le mu-
» lâtre, son neveu) l'a possédé sans raison. Alors,
comme mordu