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je connais bien. Je sais ce qu’il veut.
J’abandonne les deux hommes et je m’éclipse jusque chez moi. Le regard de Philippe m’a suivie jusqu’à
la porte et je ne doute pas qu’ils sont, en ce moment même, en train de parler de moi.
Je choisis ma lingerie avec beaucoup de soin et j’enfile avec plaisir la somptueuse robe courte et
décolletée qu’a judicieusement réclamée mon patron. Juste avant de sortir, je glisse dans mon vagin,
l’œuf vibrant, sage pour le moment, mais dont je m’attends à subir les assauts grandissants au fur et à
mesure de la soirée.
Ma tante Laurence s’est vue octroyer une journée de congé dont elle s’est empressée de profiter, je peux
donc regagner l’hôtel particulier sans craindre ses commentaires. Paul m’accueille dans le hall avec une
étincelle dans le regard.
— Tu es parfaite, me susurre-t-il en me présentant courtoisement le fin manteau assorti à la robe. As-tu
pensé à tout ?
— J’ai pensé à tout. Soyez gentil de ne pas me faire souffrir trop longtemps !
— Tu es impatiente ?
— Non, mais puisque vous nous invitez dans un excellent établissement j’aimerais profiter pleinement
des plaisirs de la table.
Mon ironie le fait rire.
— Tu profiteras de tous les plaisirs, ne sois pas inquiète !
Nous sommes interrompus par les bruits de pas dans l’escalier. Les tourtereaux descendent, main dans la
main. Je sens la réaction raide de Paul qui constate que Kaitline a revêtu un jean troué assorti d’un top à
bretelles rose et des baskets en guise de tenue de soirée. Philippe, quant à lui, porte un élégant ensemble
gris. Même s’il s’est dispensé de cravate et d’une veste, il n’en demeure pas moins très chic.
— Ne lui as-tu pas expliqué où nous allions ? s’étonne Paul à voix basse auprès de son petit-fils quand
ils arrivent à notre hauteur.
— Si, bien sûr mais je t’en prie… tente-t-il encore de plaider inutilement en voyant Paul se refermer
comme une huître.
Celui-ci fusille de ses yeux sans complaisance la jeune fille qui mâchouille son sempiternel chewing-gum
et me tend le bras. Il m’escorte sans un mot jusqu’à la Mercedes dont il m’ouvre galamment la portière
arrière.
Ma façon de monter en voiture ne manque pas d’attirer l’attention de Philippe qui, lorsqu’il retient la
porte pour Kaitline, reçoit un sonore « Thanks » qui le réveille. Elle prend place à côté de moi tandis que
les deux hommes sont à l’avant.
Paul démarre et en me jetant un regard dans le rétroviseur, annonce sur un ton détaché qu’il passe la
première. Je sens subitement dans mon ventre la très discrète vibration de l’œuf. Chapeau !