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Je bondis dans l’escalier et je reviens quelques minutes plus tard dans un autre ensemble plus sexy. Paul
plisse les yeux. Je me sens moins intimidée, le cap est passé comme pour un artiste dont le trac disparaît
sur scène.
Je me déplace doucement et je le toise avec toute l’insolence dont je suis capable et Dieu sait si j’ai
quelques réserves. Je lui tourne le dos puis je pivote la tête pour le voir sourire.
— Est-ce que cela vous convient, Monsieur Peyriac ? je fais, un brin ironique.
Ses lèvres s’étirent.
— C’est parfait, tu apprends vraiment très vite.
Tous mes achats y passent de cette façon. Paul ne bronche pas, ne bouge pas d’un centimètre. Je ne sais
même pas s’il apprécie ou non, il ne fait pas de commentaire. Quand je parais enfin devant ma glace, les
seins gonflés sous le corset et les cuisses ceinturées d’un porte-jarretelle noir du plus bel effet, je respire
un grand coup.
Bien décidée à lui en remontrer, je ménage mon apparition en haut de l’escalier. Pour la peine, j’ai
chaussé des talons qui ajoutent encore au drame. Il ne manque que la musique et le show serait complet.
Mais je me souviens trop bien de la leçon de Paul, ne jamais tomber dans la vulgarité alors je descends
simplement les marches, la main posée prudemment sur la rampe en bois.
Cette fois, je remarque avec inquiétude les traits de Paul qui se crispent. Il joue plus nerveusement avec
ses doigts sous son menton. J’évite d’en faire trop et je ne lui présente pas mes fesses nues. J’écarte les
mains, comme une excuse.
— J’ai fini.
Alors il se lève d’un mouvement mesuré. Un voile de tristesse se pose sur son visage.
— Quelque chose ne va pas ? je m’inquiète.
Il se penche vers moi et sa main effleure ma joue très tendrement.
— Tu es tellement belle, souffle-t-il.
Je m’affole tout à fait de son air étrange.
— J’ai fait une bêtise ?
— Une bêtise ? Non, tu m’as fait bander.
Je reste bouche bée mais sa mine attendrie me rassure. Il m’attire contre lui dans un geste paternel.
— Je suis… désolée, je murmure, encore ahurie.
— Ne le sois pas, dit-il avec un enthousiasme qui m’effraie un peu. Ça fait des années que je n’ai pas
ressenti ça.