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maison de grand-mère.<br />
J’ai plaisir à bavarder avec les filles que je connais peu finalement. Les petites confiden<strong>ce</strong>s de Cassis<br />
qui, du h<strong>au</strong>t de ses douze ans, découvre les affres de la puberté nous font rire Valentine et moi. En tant<br />
qu’aînée, je m’<strong>au</strong>torise quelques conseils dont elle ne perd pas une miette.<br />
Cette veille de Noël prend des allures de fête avant la fête. Le réveillon est sans conteste le plus gai de<br />
toute ma vie. L<strong>au</strong>ren<strong>ce</strong>, Tata, maman et Hélène évoquent en riant à s’en tenir les côtes leurs souvenirs<br />
d’enfan<strong>ce</strong> entre les murs de la grande maison de pierre qui les reçoit encore après toutes <strong>ce</strong>s années.<br />
Au pied du sapin s’est agglutiné une montagne de cade<strong>au</strong>x, je doute que chacun y retrouve ses petits. Le<br />
copieux repas est ex<strong>ce</strong>llent et apprécié de tous. Et surtout, comme je l’ai espéré, je ne suis pas le<br />
principal sujet de conversation. Que du bonheur !<br />
Ce n’est qu’à la veille de repartir à Paris, quand les cotillons de la nouvelle année ont été ramassés et<br />
que les meubles ont repris leur pla<strong>ce</strong> habituelle que maman me tombe dessus.<br />
Elle a l’impression de m’avoir négligée. Je lui assure que non, je lui dis le plaisir que j’ai eu à partager<br />
une telle joie, rien n’y fait, elle culpabilise a posteriori. Elle évacue à sa façon la tristesse de voir de<br />
nouve<strong>au</strong> tout son petit monde s’éparpiller <strong>au</strong>x quatre vents. Elle me fait promettre de revenir plus vite et<br />
prévient que ma tante me le rappellerait si je venais à oublier. Ça, je sais que je peux y compter.<br />
Mon père, quant à lui, se passe de longs discours. Dans la voiture, sur le chemin de la gare, il s’assure<br />
que je vais bien, se réjouit de mon travail et m’incite à ne pas négliger l’école de journalisme. Il fait son<br />
boulot de père comme il l’a toujours fait, en pr<strong>of</strong>essionnel quoi !<br />
Le ballottement du métro me ramène tout à fait à Paris. Pour mon retour, je traîne une valise lourde<br />
comme du plomb. J’ai remisé un temps mes talons h<strong>au</strong>ts et j’ai retrouvé mes tennis et mon jean pour le<br />
voyage. Je suis bien <strong>ce</strong>rtaine que P<strong>au</strong>l me pardonnera <strong>ce</strong>tte entorse à notre contrat.<br />
Quand je franchis la grille du parc, je suis accueillie par une voix amicale.<br />
— Bonne année, Mina, me lan<strong>ce</strong> Bernard sur un ton joyeux de quelqu’un à qui une nouvelle année ne fait<br />
pas peur.<br />
— Bonne année, Bernard, je réponds en imitant <strong>au</strong> mieux son ton euphorique.<br />
— Donnez-moi donc votre valise, elle a l’air plus lourde que vous, se moque-t-il en me prenant<br />
d’<strong>au</strong>torité mon bagage des mains.<br />
Rien que pour ça, il mérite la bise que je lui donne. Il en rit et m’escorte jusque chez moi.<br />
— C’est Monsieur Peyriac qui va être content de votre retour, me confie-t-il en chemin. Il n’a pas mis le<br />
nez dehors de toute la semaine. Heureusement que son fils est venu lui rendre visite et que je suis resté là,<br />
sinon il <strong>au</strong>rait été tout seul.<br />
Ses paroles me font de la peine. Je me sens presque f<strong>au</strong>tive de l’avoir quitté, de m’être amusée sans lui.<br />
Je remercie Bernard avant qu’il me laisse et je monte seule ma valise jusque dans ma chambre. J’ai<br />
rapporté de chez moi une tonne de <strong>livre</strong>s ainsi que quelques vêtements.