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Mes paroles plutôt sincères ne le font pas rire. Ses prunelles claires me foudroient malgré la nuit.<br />

— Qui était-<strong>ce</strong> ? me demande-t-il en désignant du regard la grille du parc devant laquelle Alain était<br />

garé. Ton petit ami ?<br />

Son ton sec et désagréable me fait plus plaisir qu’<strong>au</strong>tre chose. L’éclat de colère que je distingue sans mal<br />

dans son regard fixé sur moi ressemble à s’y méprendre à de la jalousie.<br />

Philippe n’a pas encore acquis la maturité qui donne à son grand-père un avantage considérable sur ses<br />

p<strong>au</strong>vres victimes. À côtoyer P<strong>au</strong>l quotidiennement, j’ai appris tous les rouages de <strong>ce</strong>tte belle et<br />

redoutable mécanique. Il ne m’<strong>au</strong>ra pas si facilement. Sans un mot, je contourne l’obstacle de son corps<br />

qu’il m’oppose encore une fois et j’ouvre ma porte avec la petite clé que j’extirpe de ma poche.<br />

— Ça te dérange à <strong>ce</strong> point de me répondre ? insiste-t-il avec plus de dou<strong>ce</strong>ur en comprenant qu’il<br />

n’obtiendrait rien de moi de <strong>ce</strong>tte façon abrupte.<br />

— Alain n’est pas mon petit ami, je soupire d’un air malicieux.<br />

— Vous avez l’être de bien vous entendre, insinue-t-il.<br />

— C’est normal, il est l’un de mes sex-toys.<br />

J’observe en jubilant intérieurement, la stupeur qui marque les traits magnifiques de son visage et je lui<br />

souris aimablement avant de lui souhaiter une bonne nuit et de refermer ma porte sans <strong>au</strong>tre forme de<br />

courtoisie.<br />

— Je t’attends pour le petit-déjeuner !<br />

L’invitation de P<strong>au</strong>l <strong>au</strong> téléphone ne souffre pas la contestation. Je raccroche en me demandant bien <strong>ce</strong><br />

que me v<strong>au</strong>t <strong>ce</strong> réveil en fanfare. Il est juste un peu plus de 9 heures, pour un samedi, c’est plutôt<br />

ac<strong>ce</strong>ptable.<br />

Est-<strong>ce</strong> à c<strong>au</strong>se de la soirée d’hier ?<br />

***<br />

Peu importe après tout, je finirai bien par le savoir. Je m’empresse de me préparer et 10 minutes plus<br />

tard, je franchis le seuil de la grande maison bourgeoise qui paraît endormie en l’absen<strong>ce</strong> de ma tante. Le<br />

sourire chaleureux de L<strong>au</strong>ren<strong>ce</strong> et son habitude de chantonner de vieilles ritournelles romantiques en<br />

œuvrant à sa tâche font qu’on se sent accueilli. Dans la cuisine déserte <strong>au</strong>jourd’hui, seul le chuintement de<br />

la cafetière amène une p<strong>au</strong>vre animation. Je me hâte de rejoindre le salon où je me sais attendue.<br />

À ma plus grande surprise, Philippe est là. Instinctivement, je ressens comme une tension entre lui et son<br />

grand-père qui m’adresse son regard des grands jours, <strong>ce</strong>lui qui <strong>au</strong>gure d’une détermination sans faille.<br />

Ce dernier me verse sans attendre une tasse de café avec un sucre qu’il me regarde touiller en silen<strong>ce</strong>.<br />

Philippe n’est guère plus disert.<br />

Afin de briser <strong>ce</strong>tte atmosphère un peu lourde à mon goût, je m’inquiète le plus gentiment possible de

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