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Je suis si excitée qu’il ne me faut pas plus de deux minutes pour parvenir à l’extase. Micky me soutient
tandis que j’étouffe mes rugissements contre son épaule puis elle me caresse doucement les cheveux
comme pour me consoler.
— Tu es bien trop sensible, murmure-t-elle à mon oreille. Nous allons devoir envisager des solutions
plus radicales.
Je reprends mon souffle et je m’écarte, vaguement honteuse à présent. Mickaëlla constate alors mon
débordement avec admiration. Le string de Madame Jeanne est ruiné.
— C’est… plutôt gênant, fais-je en grimaçant.
— Ça n’a rien de gênant. C’est même très excitant pour certains hommes, assure-t-elle avant d’esquisser
une moue délicieusement boudeuse en avisant ma lingerie. En tout cas, ce string lui, il a bu jusqu’à plus
soif.
Dans la voiture qui me ramène à ma maison, nous en rions encore. Paul nous voit débarquer toutes les
deux, chargées de tant de paquets et tellement joyeuses qu’il renonce à poser des questions. Quand Micky
lui remet la télécommande de l’œuf vibrant, il cherche mon regard d’un air inquiet.
— Je suis au courant, je lui balance en souriant. Mais je vous préviens, il paraît que je suis beaucoup trop
sensible.
Ma professeure officieuse réprime un nouvel accès d’hilarité et confirme la nouvelle à Paul qui nous
observe comme si nous étions échappées d’un asile. Il a cependant du mal à ne pas sourire lui aussi.
— Après demain, j’emmène Mina à l’institut, affirme-t-elle en recouvrant son sérieux. Elle a besoin de se
détendre.
— Tu as carte blanche, tu le sais bien, dit-il sans que je comprenne grand-chose à leur complot.
***
Au dîner, Paul réclame que je lui raconte mes essayages et m’interroge sur mes découvertes. Il répond
aussi franchement à mes questions quand je lui avoue que Mickaëlla m’a révélé que son épouse était à
l’origine du magasin. Il me donne sa version sans rien me cacher des petites ou grandes excentricités de
Madame Peyriac qui amusaient tellement son mari.
Nous parlons à voix basse, épaule contre épaule, à la grande table de la salle à manger. Nous avons
repoussé nos assiettes vides et je m’accoude pour mieux boire ses paroles. Inutile de prendre des notes,
cette version n’apparaîtra nulle part et c’est ce qui la rend précieuse.
Paul me semble si différent, tellement plus vivant et humain que la première fois que je l’ai vu. Quand le
dîner est fini et qu’il est l’heure de prendre congé, il pose sa main sur la mienne.
— Merci Mina, cette soirée m’a fait beaucoup de bien.
— Je vous en prie. Ce serait plutôt à moi de vous remercier, dis-je en songeant à la quantité astronomique
de sous-vêtements somptueux que j’ai ramenés sans rien engager comme dépense.