Télécharger ce livre au format PDF - Index of

J’apparais alors dans toute ma splendeur.
Une chaleur presque insupportable m’envahit et je dois lutter contre moi-même pour rester impassible
sous son regard incendiaire.
Je dois tenir !
Je me répète inlassablement ce conseil. Ce serait si facile et si tentant de succomber au désir qui me tord
les entrailles en cet instant.
— C’est mon accord que tu attends ? j’interroge sans ciller.
— Ce serait une belle victoire pour toi, n’est-ce pas ? insinue-t-il, un sourire aux lèvres.
— Je crains de ne pas te suivre, je mens en cédant du terrain dans le duel qui nous oppose.
— Je crois au contraire que tu as parfaitement saisi. Mais puisque tu aimes me provoquer, Mina, continue
donc ! souffle-t-il tout près de ma bouche qui s’entrouvre malgré moi. Je ne suis cependant pas certain de
succomber le premier.
Son allusion très claire me pique au vif et me remet en mémoire tous les enseignements de Micky et de
Paul. Je me redresse dignement devant celui que je pourrais en cet instant qualifier d’adversaire et je lui
adresse un regard éloquent.
— La meilleure défense, c’est l’attaque. C’est ce que je dois déduire de ta présence ici ?
Mon ironie fait mouche. Philippe vient de comprendre que je ne serai sans doute pas aussi facile à
convaincre que ça. Son orgueil s’en trouve fouetté. Il s’apprête à me répondre quand son téléphone
portable se met à sonner dans sa poche.
Il s’écarte de moi en me clouant sur place de ses prunelles si semblables à celles de son aïeul et
décroche, vaguement méfiant. Je devine à ses premières paroles que Kaitline le cherche.
Philippe désapprouve d’un soupir exaspéré. Il ne lui donne d’ailleurs aucune indication de l’endroit où il
se trouve et assure sèchement de son retour rapide.
Il raccroche en me surveillant tandis que j’attends patiemment, sans esquisser un geste. Puis il revient
vers moi, tout près. Sa main se lève de nouveau vers ma joue. Je retiens mon souffle.
— Tu ne perds rien pour attendre et je te promets que nous reprendrons cette conversation un peu plus
tard, avertit-il, presque menaçant.
— Je me tiens à ton entière disposition !
Ma réplique lui arrache un petit rire et il s’écarte vivement. Je reste plantée un moment à regarder la
porte qui vient de se refermer sur lui. Mon cœur retrouve un rythme plus normal et je pousse un soupir de
soulagement.
Fin de la partie !