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— À Paul ? je me récrie, stupéfaite.
— La leçon ne vaut que si elle est donnée par un autre.
— Mais Paul est…
— L’un des fondateurs de la Société, me coupe-t-elle énergiquement. Ne t’arrête pas à ce que tu vois de
Paul Peyriac aujourd’hui. Lui et Béatrice ont eu une vie sexuelle formidablement épanouie. Sache que
cette boutique, avec tous ces objets qui ont semblé t’effrayer tout à l’heure, est l’œuvre de Béatrice ellemême.
À l’époque, ces jouets n’étaient pas aussi aisément disponibles qu’aujourd’hui. C’est à elle que
nous devons de pouvoir goûter à ces plaisirs.
Je reste perplexe. Je tente d’imaginer le Paul que je connais tel qu’il devait être et c’est l’image de
Philippe qui me saute aux yeux. Alors forcément, c’est plus évident. Il devait être si beau, il l’est encore
malgré ces années.
— Qu’est-ce que je dois faire ?
Ma voix a des accents d’affolement. Mickaëlla m’observe une seconde avant de me prendre dans ses
bras.
— Quand tu t’es engagée auprès de Paul, tu savais ce que tu faisais, du moins, j’ose le croire. Pour les
avoir vécus, je connais ces moments où l’on se sent dépassée par sa propre nature, où l’on découvre
brutalement qu’on est différente de celle qu’on pensait être depuis longtemps. Puis un jour tout prend sa
vraie place et devient évident. Aie confiance, Paul et moi savons très exactement comment faire pour
t’aider.
Elle est si chaude et si douce. Sa voix m’apaise, je me serre un peu plus contre elle et je l’entends
soupirer. Mon désir étrange se réveille malgré moi.
— Pourquoi ne cherches-tu pas le plaisir avec moi ? je réclame timidement.
Elle capture mon regard et dans le sien, un éclat formidable scintille.
— Parce que j’ai fait à mon mari le serment de la plus absolue fidélité et qu’il est le seul maître de mon
plaisir. Je ne jouis que par lui et que pour lui et cela vaut pour toutes les formes de plaisir.
— Crois-tu que je sois… normale ? je bredouille, inquiète de me découvrir de tels élans.
— Parce que tu as envie d’une autre femme ? Bien sûr que tu es normale. Ton corps doit connaître
l’apaisement pour que ton esprit soit libre d’y réfléchir. Il ne doit pas être à ce point en manque de
sensations. Jouis, Mina, et pour ça, utilise tous les moyens à ta disposition.
Mon ventre se tord. J’en ai un frisson si atroce que Micky a pitié de moi. Elle s’empare de ma main et la
dirige fermement vers mon sexe. C’est une autre leçon qu’elle me donne et je m’y soumets docilement.
Mes doigts, timides au début, s’enhardissent. Elle ne dit rien, elle se contente de me serrer contre elle
tandis que je me caresse de plus en plus vite et que je halète sous l’effet du plaisir intense que me procure
cette étreinte inédite.