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— Vous êtes vraiment surprenant, dis-je, admirative.
— Venant de toi, je prends ça comme un compliment, sourcille-t-il.
— S’il engage la partie ?
— Tiens-moi au courant discrètement !
— D’accord. Mais vous savez que je risque d’aimer ça ?
— J’y compte bien, répond-il, énigmatique à souhait.
Un bruit de pas dans le couloir nous ramène à un sujet plus professionnel, ma tante Laurence passe en
coup de vent nous prévenir que la petite canadienne est sortie toute seule.
— Grand bien lui fasse, rétorque Paul. Paris n’est pas plus dangereux que Montréal !
— Je crois qu’elle était furieuse, ajoute ma tante un peu inquiète. Philippe m’a avertie qu’il dînait chez
son père, vous le saviez ?
— Oui ! Moi aussi. Vous êtes libre pour la soirée, Laurence. D’ailleurs, si vous avez quelques loisirs,
prenez donc des jours de congé. Vous me ramènerez deux cartons de votre si bon vin de Bourgogne en
revenant, si vous voulez bien.
Je vois le sourire apparaître sur le visage de ma tante. Nul doute que ce diable d’homme connaît
parfaitement bien son monde et sait comment manipuler chacun. Quand il constate le regard de Laurence
sur moi, il s’empresse d’ajouter d’un air malicieux.
— Je garde votre nièce en otage au cas où vous songeriez à ne pas revenir.
— Oh, je ne m’inquiète pas, je sais qu’elle est si bien chouchoutée ici qu’elle ne songe même plus à
visiter ses parents.
— Tu embrasseras papa et maman pour moi, je lui recommande en reconnaissant ma négligence.
— Ça ne remplace pas, Mina, réplique-t-elle.
— Ta tante a raison, se moque légèrement Paul. Il faudra que je songe à te renvoyer !
— Oh, je n’ai pas dit ça, se presse de se défendre Laurence.
Je ne peux m’empêcher de rire, tout comme Paul que l’affolement de ma tante réjouit.
— N’ayez crainte Laurence, Mina m’est trop précieuse.
— Oh… vous n’êtes pas gentil de me faire des tours ainsi, le morigène-t-elle soulagée avant de refermer
la porte.
Nous entendons ses pas s’éloigner, je respire.