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aurez envie. Je suppose que tu as tes valises à préparer.
Philippe s’empare des clés sans un mot, l’air buté. Paul entraîne son fils vers le couloir et referme la
porte derrière lui. Impressionnée par la scène à laquelle je viens d’assister et toute à ma déception de
voir les espoirs de Paul et les miens s’effondrer, je n’ose rien dire. Je regarde Philippe qui reste un
moment figé dans une attitude songeuse avant de relever la tête vers moi.
— Cette fois, il est furieux, dit-il avec quelques notes de tristesse dans son timbre grave.
— C’est bien possible, j’admets honnêtement.
Philippe pousse un soupir et se dirige à pas mesurés vers le vaste bureau directorial.
— Viens ! réclame-t-il d’une voix sourde.
Les traits de son magnifique visage sont tendus d’une expression qui me déroute. Ses sourcils sont froncés
et sa bouche ne me sourit pas. J’approche de lui, le cœur un peu serré.
Je suis à peine arrivée à sa hauteur, qu’il s’empare fermement de mon bras et me repousse tout aussi
brusquement sur le bureau derrière moi. J’en suis prise d’un léger vertige. L’adrénaline me monte d’un
coup à la tête et mon cœur s’emballe.
Sans me laisser le loisir de protester, Philippe arrache presque les boutons de ma robe et en écarte les
pans sans le moindre ménagement. Mon pouls atteint subitement un record de pulsations.
Un éclat sauvage s’allume dans ses yeux clairs tandis qu’il ouvre la braguette de son pantalon. Je suis
incapable d’articuler une parole, pas plus que de me soustraire à ses troublantes et indécentes intentions.
Je sais désormais que sous sa calme et impeccable apparence se cache un homme fort différent. Les
quelques heures que j’ai passées à subir sa fougue ont marqué ma chair au fer rouge.
Jamais je n’ai pris tant de plaisir à me soumettre, à me donner tout entière, sans retenue, sans pudeur.
Jamais je n’aurais cru qu’il était possible d’atteindre de tels sommets dans la jouissance. Philippe a su si
bien m’aimer que je n’imagine plus qu’un autre puisse le faire désormais.
Il écarte sans manière la ficelle de mon string et me poignarde de ses prunelles étincelantes en même
temps qu’il me pénètre d’un coup. J’en pousse un faible gémissement de surprise et de plaisir.
— Tu mouilles, constate-t-il aisément.
— Ça t’étonne ? j’expire en soutenant son regard de lave comme un défi que je lui lance.
— Dis-moi à quoi tu penses, ordonne-t-il en me clouant sur la table d’un coup de reins vengeur.
Je réprime un petit cri et je m’allonge sur le bureau, offerte à ses mains autoritaires qui me soudent à son
sexe terriblement convaincant.
— Je pense… que je vais avoir du mal à oublier en passant chaque jour devant ce bureau pour rejoindre
le mien. Paul a raison de vouloir le faire disparaître.