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— Quel âge a-t-il ?<br />
L<strong>au</strong>ren<strong>ce</strong> plisse les yeux, réfléchit.<br />
— Oh… quelque chose comme vingt-trois ou vingt-quatre ans.<br />
Je hoche la tête. Une <strong>au</strong>tre solution se fait jour dans mon esprit.<br />
— Une petite amie sans doute !<br />
— Ça, je ne sais pas, déclare prudemment L<strong>au</strong>ren<strong>ce</strong>.<br />
— Il f<strong>au</strong>t que je file, fais-je en l’embrassant. À vendredi !<br />
Elle remonte mon col d’un geste maternel. Elle ressemble tellement à maman.<br />
— Sois prudente ! À vendredi, rigole-t-elle quand je m’échappe.<br />
***<br />
Mes absen<strong>ce</strong>s répétées intriguent Marion. Elle me harcèle pour savoir <strong>ce</strong> que je peux fabriquer <strong>au</strong> point<br />
de disparaître des après-midi entiers et de refuser de sortir le week-end. Notre belle amitié est mise à<br />
mal par son incorrigible curiosité. Je suis obligée de lui mentir et je m’invente amoureuse. Alain manque<br />
de s’en étrangler <strong>au</strong> déjeuner mais il joue le jeu.<br />
J’ai la tête ailleurs. Alors que je réprouve généralement <strong>ce</strong> genre de comportement, je me surprends à<br />
surfer sur Fa<strong>ce</strong>book entre deux cours. J’ac<strong>ce</strong>pte, bien entendu, l’invitation de P<strong>au</strong>l Peyriac. Je n’ai rien à<br />
lui cacher, les quelques amis qui constituent mon carnet d’adresses ne sont pas légion et je ne n’y ai rien<br />
mis de très confidentiel.<br />
Sur le compte de P<strong>au</strong>l, l’invitation qu’il a lancée à son petit-fils n’a pas encore été validée. Je m’inquiète<br />
un peu. Il sera peiné si Philippe l’ignore. Je fais en son nom une relan<strong>ce</strong> discrète par message privé.<br />
La soirée s’annon<strong>ce</strong> un peu moins laborieuse, je n’ai qu’une vingtaine de feuillets à reprendre. Je mets les<br />
souvenirs de P<strong>au</strong>l en ordre. J’aimerais que son petit-fils les lise lui <strong>au</strong>ssi. Je suis <strong>ce</strong>rtaine qu’il<br />
découvrirait son grand-père sous un <strong>au</strong>tre jour.<br />
Je retrouve Monsieur Peyriac devant l’ordinateur le vendredi après-midi. Il m’accueille avec un grand<br />
sourire.<br />
— Philippe a ac<strong>ce</strong>pté mon invitation, lan<strong>ce</strong>-t-il en me désignant l’écran. Je le regarde, incrédule. Je<br />
dépose mes affaires sur le bure<strong>au</strong> et je le rejoins. Il a raison, Philippe a enfin répondu. Pour commentaire,<br />
P<strong>au</strong>l a eu droit à un « suis sur le cul ! C’est VRAIMENT toi grand-père ? »<br />
Je ris du décalage singulier entre l’image très sérieuse de l’éditeur et de la spontanéité de ses relations<br />
avec son petit-fils. P<strong>au</strong>l Peyriac est <strong>ce</strong>rtes séduisant et doué en affaires mais il est un homme comme un<br />
<strong>au</strong>tre.<br />
M’arrachant à mes pensées, je lui explique comment lui répondre. P<strong>au</strong>l se régale, se gave de tout <strong>ce</strong> que