Le 12ème Evangile - Margelle

voix ? Comment survivre ?” et bien entendu vous êtes en retard d’une seconde,
d’une soupe primordiale car d’une part vous venez de pénétrer dans la troisième
seconde et de l’autre, je vous le répète, vous êtes mort. Il y a une masse de mecs
qui sont morts comme ça, au champ donneur, avant même d’avoir déboursé un
centime ou un spermato, l’homme n’est qu’un perpétuel fasciné et cette blonde
c’est peut-être bien Mélissa ! Je vous plais ? M’avez-vous imaginée ainsi ?
Alternativement et pour être un peu conséquente avec mes mensonges vous
pouvez me voir en brune.
Dans vos fantasmes il y plein de brunes, je le sais. C’est bien les brunes,
les morènes, elles sont toutes réelles, pas récessives pour un poil et il en est
de sublimes. Je suis donc une amazone espagnole, je sais d’avance ce qui va
vous terrasser et croyez-moi j’en jouis rien que d’y penser. L’amazone brune est
arrivée aux écuries, au petit trot elle fait corps avec son cheval. De suite vous
en concevez une sombre jalousie, ce stupide herbivore a, avec elle le contact
privilégié que vous n’aurez jamais, ils sont en couple. Les femmes adorent les
chevaux. Quand vous rentrez chez vous, attendez-vous à voir votre copine alitée
avec un étalon ou une chevale 133 , vous faites pas le poids. Pourquoi ? On ne sait
pas avec précision. Est-ce, comme vous le pensez sournoisement, clitoridien ?
Ou simplement parce que si vous deviez la porter sur vos épaules vous ne feriez
même pas cent mètres à la bonne vitesse avant de rendre à Dieu ce qui vous sert
d’âme ? (Les mecs n’en ont pas de vraie, c’est bien connu et c’est pour ça qu’ils
ne cessent de fabriquer des religions.) Vaginal ou clitoridien la question n’est pas
là. Car du haut de son étalon elle vient de vous balancer son sourire gentil. Dieu le
beau retroussis de babines, elle est à croquer mais c’est vous qui l’êtes, d’emblée.
Vous vous retournez pour voir si, derrière vous, il y a un super horseman qui
mérite cette exhibition gingivale, mais non, c’est bien vous le destinataire. Elle
est gentille ? Pas tant que ça en fait. Elle porte avec désinvolture le petit chapeau
plat des écuyères espagnoles, la veste courte et serrée avec allure et des pantalons
moulants embottés. Vous avez à peine le temps de noter que ses cuisses sont
puissantes et sa petite main énergique sinon comment maîtriserait-elle ce cheval
vapeur ? Cette amazone, vous le sentez, se conduit avec le cheval comme une
pure dominatrice. Dans un instant ce sera votre tour, pourquoi s’affaiblirait-elle
en descendant de sa monture ? Naturellement vous ne serez jamais à même de
lui donner autant de plaisir et de vérité mais, miracle, elle s’aperçoit que vous
existez. Fâcheux, vous eussiez mieux fait d’aller voir de l’autre côté de la ville si
133 N’oubliez pas le titre du présent ouvrage… NdA
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