Le 12ème Evangile - Margelle

vous y étiez… Déjà qu’elles vous mettent à mal avec des talons aiguilles que vat-il
se passer si elles usent de la dialectique bottes ? Du prévisible. Avant même
qu’elle ne descende gracieusement de sa monture vous avez imaginé une suite
de caves, de cellules obscures et de chaînes où elle vous emprisonnera histoire
de s’assurer que vous lui êtes dévoué corps et âme. Inutile de discuter, elle vient
de tapoter sa botte droite du bout de sa cravache et vos fesses anticipent le plaisir
qu’elle saura vous dispenser. Pourquoi ? Un homme est-il éternellement coupable
devant une femme, c’est élémentaire. Mais de quoi ? Oh ! pas grand-chose, cinq
mille ans de patriarcat ? Une pomme volée chez Eden ? Ou peut-être simplement
ces codes naturels qui la rendent supérieure sans qu’il soit besoin de l’expliquer.
Vous venez de traverser la première seconde, pas le style de cette blonde douce
et sensuelle mais du très costaud aussi. Avec ce type de femme il n’y a pas de
seconde seconde… si je puis dire. Vous êtes entré à son service dès le début de
la séquence. Le reste n’est que formalité mais… peut-être pas forme alitée. Elle
a un charme fou. Les yeux noirs vous dévisagent et vous vous étonnez d’exister.
Sa voix vous enveloppe, ses sourires mettent le feu, se démarche est tout sauf
provocante. Elle a déjà gagné cette courte guerre et à vrai dire vous n’étiez qu’une
cause perdue. Mais pas pour elle. Bienvenue dans son enfer, vous y prendrez
sous peu beaucoup de plaisir… tant que vous survivrez. Éros, Thanatos, le plus
vieux des dialogues. Vous êtes tombé dans son champ d’attraction et vous savez
très bien que vos chances de lui échapper sont nulles. La blonde avait plus de
seins, plus de jambes nues, elle était chaleureuse. De celle-là vous n’appréciez
que la queue-de-cheval très stricte, les gants et les bottes. Elle sait se dissimuler
pour faire rêver. Mais vous êtes heureux. C’est de la Femme majuscule ! On
dirait que vous venez de rencontrer la Mélissa espagnole. Mais peut-être pas.
Elle s’est décrite il y a quelques pages “Il fallait mettre en valeur mes jambes
longues et superbes, mes épaules sportives, mes mini-seins coquins et la beauté
de ma chevelure “, vous en souvenez-vous ? L’ennui est que c’est trop général,
toutes les filles de Zines sont comme ça aujourd’hui. Il vous aussi encore cette
fille superbe qui rit avec sa copine dans la rue devant vous, elle est en jeans et
ne porte que l’uniforme classique des nanas, un petit haut noir et une chevelure
savamment décoiffée, son rire vous atteint et tout s’arrête, vous êtes scotché,
elle enjambe un vélibre et disparaît, vous restez là. Il vous manque aussi cette
blonde fade qui se transforme quand elle danse, cette grande fille timide qui
fait du shopping et que vous aimeriez aider, vous feriez n’importe quoi pour
lui parler mais c’est au-dessus de vos moyens, elle est trop fragile et vous vous
sentez battu d’avance, il vous manque cette moqueuse qui sirote un Mojito seule
dans un bar et qui vous balance un très petit sourire suivi d’un croisé de jambes
tueur, il ne vous manque en fait pas grand-chose, que toutes les femmes, le
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