Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Introduction 21<br />
En ce qui concerne Rakai Panangkaran, sa participation à la fondation<br />
de <strong>Chandi</strong> Kalasan semble bien prouver qu'<strong>un</strong> tel changement<br />
avait eu lieu. Comme <strong>pour</strong> le justifier, il fit remonter ses origines à<br />
Sailendra et forgea le nom de Sailendrawangsa (wangsa signifie dynastie).<br />
Cette théorie trouve <strong>un</strong>e confirmation dans la charte de Mantayasih<br />
du roi Balit<strong>un</strong>g. Celui-ci, tout en n'employant pas le terme de sanjayawangsa,<br />
témoignait du rétablissement de l'hindouisme comme religion<br />
d'État en énumérant ses prédécesseurs et en proclamant que Sanjaya, le<br />
fervent adorateur de Siva, était son ancêtre. L'hypothèse qu'<strong>un</strong>e seule<br />
dynastie aurait régné sur Java Central du vin« siècle jusqu'au début du<br />
X e règle du même coup certains problèmes connexes d'ordre académique<br />
concernant l'origine des Sailendra et l'étendue de leur royaume.<br />
On pense que les Sailendra étaient d'origine étrangère et qu'ils venaient<br />
du sud de l'Inde ou de l'Indochine. La calme mer de Java offrant l'accès<br />
le plus facile à Java Central, la logique aurait voulu qu'ils s'installassent<br />
dans le Nord. Pourtant, l'apparition des Sailendra sur la scène<br />
de l'histoire se produisit dans la partie sud de Java Central, tandis que<br />
le territoire de la dynastie indigène sanjaya, plus ancienne, se trouvait<br />
plus au nord.<br />
De nombreux documents historiques attestent l'origine indigène des<br />
maîtres hindous de l'Indonésie. Même le royaume hindou le plus ancien,<br />
celui de Kutei, sur l'île de Kalimantan (V e siècle), fut gouverné dès ses<br />
débuts par <strong>un</strong> indigène. Le roi Mulawarman, qui fit graver sur pilier<br />
sept édits en sanscrit, proclama qu'il était le fils d'Asvavarman, luimême<br />
fils de K<strong>un</strong>d<strong>un</strong>gga.<br />
Un nom sanscrit n'implique pas forcément que celui qui le porte a<br />
<strong>un</strong>e origine indienne, mais <strong>un</strong> nom indigène indique <strong>un</strong>e tradition régionale<br />
bien établie. Ainsi K<strong>un</strong>d<strong>un</strong>gga était probablement <strong>un</strong> autochtone<br />
non converti à la religion hindouiste mais qui en toléra cependant la<br />
pratique dans son pays. La religion nouvelle ne s'implanta à la cour que<br />
sous le règne de son fils.<br />
Par ailleurs les édits de Kutei déclarent de façon très précise qu'on<br />
invitait des brahmanes de pays lointains <strong>pour</strong> assurer le déroulement<br />
correct des cérémonies religieuses. Il faut noter aussi que la divinité<br />
principale à laquelle on vouait <strong>un</strong> culte, Vaprakesvara, ne faisait pas<br />
parti du panthéon hindou tel qu'on l'enseignait en Inde, malgré la sonorité<br />
sanscrite de son nom.<br />
Plusieurs écoles s'affrontent quant à la propagation de l'hindouisme :<br />
les tenants de la théorie vaishya insistent sur le rôle extrêmement important<br />
des marchands qui apportaient de pays en pays non seulement des<br />
marchandises mais aussi leur mode de vie. Les partisans de la théorie<br />
ksatria, de leur côté, attribuent la diffusion de la culture indienne aux<br />
expéditions militaires et aux conquêtes, suivies de colonisations définitives.<br />
La théorie brahmane met plutôt l'accent sur le rôle des prêtres,