Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
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28 Le <strong>monument</strong><br />
grand stupa représenterait non pas la couronne mais le <strong>monument</strong> principal,<br />
dont les neuf terrasses ne seraient que la base.<br />
Un stupa peut être érigé sur <strong>un</strong>e base à plusieurs niveaux, mais jamais<br />
de telle manière qu'il soit écrasé par l'importance de cette base. Du<br />
reste, <strong>un</strong>e telle erreur serait absolument inconciliable avec le sens esthétique<br />
et la maîtrise suprême que l'on observe partout à <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong>.<br />
Après tout, <strong>un</strong>e construction nécessitant quelque 55 000 mètres<br />
cubes de pierre n'aurait jamais été entreprise sans que les architectes<br />
aient <strong>un</strong> plan cohérent. <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> est donc bien <strong>un</strong> chandi, en<br />
dépit de tout ce qui le distingue des autres chandi d'Indonésie.<br />
La division verticale en base, corps et superstructure qui ne fait du<br />
grand stupa que le couronnement du <strong>monument</strong> s'accorde parfaitement<br />
avec la représentation de la Montagne Cosmique dont les trois niveaux<br />
superposés symbolisent les trois sphères de l'<strong>un</strong>ivers : le bhurloka, sphère<br />
des mortels, le bhuvarloka, sphère des purifiés, et le svarloka, sphère<br />
des dieux.<br />
A l'intérieur du chandi, les symboles des trois sphères se répètent.<br />
Une fosse dans le centre de la base abritait <strong>un</strong> coffre rituel, contenant<br />
le pripih : morceaux de métal, pierres précieuses et graines, symboles<br />
des éléments terrestres ; dans la chambre sacrée était l'image du dieu<br />
assis sur son trône ; dans la superstructure de pierre solide, <strong>un</strong> petit<br />
emplacement était réservé à <strong>un</strong> autre pripih représentant les éléments<br />
divins.<br />
Au cours des cérémonies, la divinité descendait de sa demeure provisoire<br />
tout en haut du chandi et pénétrait dans la chambre sacrée, afin<br />
d'imprégner la statue de son esprit. En même temps, les éléments terrestres<br />
de la fosse offraient à celle-ci <strong>un</strong> corps temporaire. La statue<br />
ainsi dotée d'<strong>un</strong> corps et d'<strong>un</strong> esprit prenait vie. Elle n'était plus <strong>un</strong><br />
objet inanimé mais <strong>un</strong> dieu vivant qui pouvait comm<strong>un</strong>iquer avec l'officiant<br />
comme recevoir l'hommage des croyants.<br />
Puisque <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> n'a pas d'espace intérieur, il ne pouvait pas<br />
faire office de chandi et il faut donc plutôt y voir <strong>un</strong> centre de pèlerinage<br />
qu'<strong>un</strong> lieu de culte. Ce qui explique le système d'escaliers et de<br />
couloirs, dont la fonction était de guider pas à pas le pèlerin jusqu'à la<br />
plate-forme supérieure.<br />
Le bouddhisme attache <strong>un</strong>e importance particulière à la préparation<br />
mentale qui précède l'affranchissement définitif de tout lien terrestre et<br />
l'exclusion absolue d'<strong>un</strong>e nouvelle naissance. Le nom des trois sphères<br />
de l'<strong>un</strong>ivers est en accord avec cette conception. La plus basse est le<br />
kamadhatu, la sphère des désirs dont l'homme est l'esclave. La suivante<br />
est le rupadhatu, la sphère des formes. L'homme y abandonne ses désirs<br />
mais garde sa forme et son nom. La sphère la plus élevée est Yarupadhatu,<br />
la sphère du détachement des formes, où il se libère de ses