Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
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Le <strong>monument</strong><br />
sphère (bhuvarloka) et le ciel (svarloka). Ainsi, <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong>,<br />
comme tout chandi, symbolisait le Montagne Cosmique, qui est ellemême<br />
le symbole par excellence de l'<strong>un</strong>ivers.<br />
Cette interprétation se heurte cependant à urie objection fondamentale<br />
: le concept de la Montagne Cosmique est purement hindou et totalement<br />
étranger au bouddhisme ou, plus exactement, la cosmologie<br />
bouddhiste ne lui accorde auc<strong>un</strong>e signification particulière.<br />
On peut donc supposer que <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> est <strong>un</strong> stupa.<br />
La légende rapporte que le Maître Bouddha pria ses disciples d'incinérer<br />
son cadavre après sa disparition dans le nirvana, et de déposer ses<br />
cendres dans <strong>un</strong> stupa. Quand on lui demanda ce qu'était <strong>un</strong> stupa, le<br />
Maître mit ses vêtements plies par terre et, posant par-dessus son bol de<br />
mendiant renversé, y ficha son bourdon de pèlerin. C'est <strong>pour</strong>quoi les<br />
stupa ont trois étages : <strong>un</strong>e base carrée, <strong>un</strong> dôme circulaire et <strong>un</strong>e flèche.<br />
Toutefois, les stupa les plus anciens n'avaient pas de base. On construisait<br />
directement sur le sol <strong>un</strong>e solide structure ressemblant à <strong>un</strong><br />
dôme, qui était entourée d'<strong>un</strong>e clôture et coiffée d'<strong>un</strong>e ombrelle. La<br />
base carrée distincte du <strong>monument</strong> n'apparut que plus tard. L'ombrelle<br />
fut remplacée par <strong>un</strong>e véritable flèche permanente. Puis d'autres modifications<br />
intervinrent : on découpa la base <strong>pour</strong> lui donner la forme<br />
d'<strong>un</strong>e pyramide tronquée. Le dôme perdit même parfois sa forme hémisphérique<br />
et devint plus allongé. Des stupa plus petits furent disposés<br />
autour de la base du stupa principal. Il arrive qu'<strong>un</strong> seul stupa porte la<br />
trace de <strong>toute</strong>s ces modifications.<br />
La forme actuelle de <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> <strong>pour</strong>rait être le résultat d'<strong>un</strong>e<br />
évolution analogue. Le grand stupa en serait le centre, les plates-formes<br />
circulaires et les terrasses carrées formant <strong>un</strong>e sorte de base double.<br />
Cette théorie est <strong>toute</strong>fois infirmée par la disproportion entre les<br />
différents éléments de la structure qui s'accorde mal avec la perfection<br />
de <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong>. Si le grand stupa représentait le <strong>monument</strong>, il<br />
faudrait accepter que l'extraordinaire masse qui le soutient n'a qu'<strong>un</strong>e<br />
importance secondaire. Cette idée est indéfendable. Il est également<br />
inconcevable que le cœur et le centre spirituel du <strong>monument</strong> soient<br />
écrasés par <strong>un</strong>e ornementation accessoire.<br />
Prenant en compte <strong>toute</strong>s ces données, l'architecte et archéologue<br />
français Parmentier a émis l'hypothèse que les constructeurs de <strong>Chandi</strong><br />
<strong>Borobudur</strong> avaient voulu ériger <strong>un</strong> seul et formidable dôme juché sur<br />
<strong>un</strong>e base multiple, faite de terrasses carrées, mais que les glissements de<br />
terrain et le tassement des murs de la structure inférieure les avaient<br />
obligés à reconsidérer les plans de la partie supérieure. Ils se seraient<br />
donc résignés à construire <strong>un</strong> dôme bien moins important entouré de<br />
trois rangées de stupa encore plus petits, et la forme actuelle de <strong>Chandi</strong><br />
<strong>Borobudur</strong> serait le résultat de ce compromis.<br />
L'architecte allemand A. Hoenig raisonnait différemment : il rejetait