Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
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56 La sauvegarde de <strong>Borobudur</strong><br />
changements de température entre le jour et la nuit, ainsi que par l'action<br />
du soleil et de la pluie. Les pierres, et surtout les parties délicates<br />
et en saillie (les jambes, les bras, le nez des personnages), éclataient aux<br />
joints. Un examen détaillé s'imposait, bien que l'on sût que les pierres<br />
poreuses sont sujettes à ce genre de dégradation.<br />
Quelle tristesse de constater qu'en moins de seize ans, 40 des 120 basreliefs<br />
du lalitavistara avaient été sérieusement endommagés, sans parler<br />
des bas-reliefs de la partie inférieure du même mur, qui étaient abîmés<br />
en plus de 38 endroits différents ! Les murs des autres terrasses s'étaient<br />
également dégradés.<br />
En 1929, le gouvernement chargea <strong>un</strong>e nouvelle commission de déterminer<br />
les origines de ces altérations et de proposer des mesures <strong>pour</strong> les<br />
enrayer. Au bout d'<strong>un</strong> an, la commission avait accompli la première<br />
partie de sa tâche, mais ses membres ne purent se mettre d'accord sur<br />
les solutions à envisager.<br />
On pouvait distinguer trois types de détériorations, causées respectivement<br />
par la corrosion, des forces mécaniques et des tensions.<br />
La corrosion était imputable principalement à la mauvaise qualité des<br />
matériaux de construction et à l'infiltration de l'eau au centre du <strong>monument</strong>.<br />
De plus, la mousse avait envahi les pierres et l'ocre utilisé <strong>pour</strong><br />
faire ressortir sur les photographies les dessins des bas-reliefs avait<br />
aggravé la corrosion, mais seulement en raison de l'humidité des pierres,<br />
qui constituait donc le grand problème à résoudre.<br />
La corrosion étant <strong>un</strong> processus naturel de désagrégation, la commission<br />
ne savait quelle mesure prendre <strong>pour</strong> l'enrayer. Des produits chimiques<br />
<strong>pour</strong>raient la retarder mais non pas l'arrêter tout à fait ; d'ailleurs<br />
on se souvenait des effets désastreux de l'ocre. En insérant des couches<br />
horizontales étanches, on aurait pu empêcher les infiltrations d'eau,<br />
mais il aurait fallu <strong>pour</strong> cela démonter <strong>un</strong>e grande partie de l'édifice.<br />
Certes, les visiteurs étaient responsables de quelques altérations d'ordre<br />
mécanique, mais c'était l'état des statues elles-mêmes qui était<br />
inquiétant. Les bas-reliefs avaient été sculptés sans tenir compte des<br />
joints entre les pierres, et les petites parties en saillie de ces sculptures<br />
éclataient lorsque les bords des pierres s'effritaient. Dans ces conditions,<br />
la seule chose à faire, selon la commission, était de débarrasser avec le<br />
maximum de soin les pierres des mousses et autres micro-organismes.<br />
Le plus léger coup pouvait être fatal aux tout petits détails déjà abîmés<br />
des sculptures. Par ailleurs, il faudrait limiter le nombre de visiteurs ou<br />
n'autoriser que des visites guidées afin de réduire les risques de dégradations<br />
intentionnelles.<br />
D'autres dégâts avaient surtout <strong>pour</strong> origine le tassement et l'inclinaison<br />
des murs. L'affaissement ne semblait pas devoir s'accentuer, mais<br />
les modifications du degré d'humidité au cœur du <strong>monument</strong>, causées<br />
par l'alternance des saisons sèches et des saisons de pluies, risquaient de