Chandi Borobudur: un monument pour toute l ... - unesdoc - Unesco
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58 La sauvegarde de <strong>Borobudur</strong><br />
calculs effectués au début de l'année 1959 révélèrent des irrégularités<br />
alarmantes. Un écart de quelques millimètres peut sembler insignifiant<br />
mais, comme le moindre mouvement d'<strong>un</strong> mur risquait d'être fatal, on<br />
ne pouvait négliger la moindre déviation. Par ailleurs, on découvrit que<br />
la déformation des parties centrales des murs n'avait fait l'objet d'auc<strong>un</strong>e<br />
observation. On ne pouvait donc pas prévoir dans quelle mesure<br />
elles <strong>pour</strong>raient souffrir d'<strong>un</strong> glissement inattendu. En 1961, lorsque<br />
deux tremblements de terre se succédèrent en <strong>un</strong> mois, la peur d'<strong>un</strong><br />
accident subit redoubla. Les secousses, <strong>pour</strong>tant peu importantes, provoquèrent<br />
le déplacement de nombreuses pierres sur les murs en pente, et<br />
l'on observa de nouvelles fissures.<br />
Une menace constante pesait sur <strong>Borobudur</strong>. Comme l'Institut archéologique<br />
ne pouvait pas à lui seul se charger d'assurer la sécurité du<br />
<strong>monument</strong>, il attira l'attention du gouvernement sur le problème en<br />
soulignant que la situation était très grave. Pourtant, ce n'est que vers<br />
la fin de l'année 1963 qu'<strong>un</strong> budget spécial fut alloué <strong>pour</strong> la sauvegarde<br />
de <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong>.<br />
Entre-temps, <strong>un</strong> projet hardi d'anastylose avait été mis au point : on<br />
démonterait les terrasses carrées et, au cours de leur reconstruction, on<br />
installerait derrière les murs et sous les sols <strong>un</strong> système d'évacuation des<br />
eaux. D'ailleurs, il résultait d'<strong>un</strong> examen approfondi des recherches et<br />
recommandations antérieures comme des nouvelles études entreprises<br />
que c'était la seule solution possible.<br />
<strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> est si compact et les dégâts étaient si étendus<br />
qu'auc<strong>un</strong>e restauration partielle n'aurait pu assurer sa sauvegarde. Pire,<br />
des restaurations successives auraient fait plus de mal que de bien. Et<br />
puisque le peuple indonésien était déterminé à léguer aux générations<br />
futures les plus beaux fleurons de son héritage culturel il fallait prendre<br />
des mesures radicales. Il fallait mettre au point <strong>un</strong> formidable projet qui<br />
serait par ailleurs <strong>un</strong>e sorte de tribut à l'œuvre de Van Erp.<br />
Les fonds étant enfin disponibles, l'Institut archéologique put entamer<br />
les préparatifs de l'opération. Il élabora <strong>un</strong> vaste programme de recherches<br />
afin de ré<strong>un</strong>ir le maximum de données. Le démontage et la reconstruction<br />
de <strong>monument</strong>s faisaient déjà partie du travail quotidien de<br />
l'institut, mais la reconstruction de <strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> exigeait des soins<br />
tout particuliers.<br />
Une difficulté spéciale venait de ce que le <strong>monument</strong> avait déjà été<br />
restauré et qu'il fallait lui rendre sa forme première. Il était nécessaire<br />
d'étudier avec beaucoup de soin l'histoire de sa construction et les modifications<br />
évidentes que ses architectes avaient cru bon d'apporter au<br />
plan original.<br />
<strong>Chandi</strong> <strong>Borobudur</strong> n'étant pas construit sur <strong>un</strong>e base plane, il importait<br />
avant tout d'assurer définitivement la stabilité des fondations, ce<br />
qui exigeait des études faisant intervenir plusieurs disciplines : la géo-