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Elevage Biologique - Itab

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La question est maintenant de savoir si les besoins des producteurs biologiques sont les<br />

mêmes que ceux des productions "Label-Rouge" et fermière, ou si des besoins spécifiques<br />

résultent de l’application des cahiers des charges de l’agriculture biologique et-ou de<br />

pratiques particulières. Certains besoins résultent des conditions d’élevage et sont<br />

indéniablement partagés. Ainsi, on peut penser que tel est le cas pour la résistance aux<br />

maladies et aux parasitismes, la moindre susceptibilité aux troubles locomoteurs et les<br />

caractéristiques comportementales. Ces dernières concernent le comportement exploratoire,<br />

et les interactions sociales agonistiques et antagonistes et leurs éventuelles conséquences<br />

(picage, cannibalisme) (Chapuis, 2009, 2010 ; Guémené et al., 2009). Des besoins plus<br />

spécifiques à cette filière peuvent résulter de pratiques plus marginales, comme par exemple<br />

la disponibilité de races mixtes, c'est-à-dire à double fin (chair et ponte), ou encore la<br />

capacité à exprimer le comportement d’incubation dont on cherche à limiter l’expression<br />

lorsque l’on a recours à des poussins commerciaux. Dans ce dernier cas, bien que ce ne soit<br />

plus un problème de sélection, il y a aussi un besoin particulier pour la production de<br />

poussins biologiques. L’éventualité d’un approvisionnement simultané des filières ponte et<br />

chair en poussins issus de races mixtes à partir d’un même cheptel implique quant à elle de<br />

déroger à l’Arrêté du 26/02/2008 qui précise les conditions permettant l'inscription à la charte<br />

sanitaire officielle: "A compter du 1er octobre 2008, les œufs à couver d'animaux de l'espèce<br />

Gallus gallus de la filière ponte sont traités de manière entièrement séparée de ceux de la<br />

filière chair. Cette séparation concerne les locaux qui doivent être dédiés et tous les flux. La<br />

gestion alternée dans le temps dans les mêmes locaux n'est pas autorisée. La gestion des<br />

troupeaux de reproducteurs et le ramassage des œufs à couver sont organisés de manière à<br />

cloisonner totalement les deux filières dans le cas des sociétés d'accouvage commercialisant<br />

des poussins des souches chair et ponte". Ce texte qui précise les modalités de<br />

fonctionnement du couvoir, exclu donc de facto cette possibilité.<br />

3 LES SCHEMAS DE SELECTION GENETIQUE PEUVENT-ILS REPONDRE AUX<br />

BESOINS ACTUELS ?<br />

Afin de protéger son cheptel, en particulier d’un point de vue sanitaire, le sélectionneur élève<br />

ses futurs reproducteurs du noyau de sélection en claustration totale, depuis l’éclosion<br />

jusqu’à la réforme, bien que les produits terminaux doivent avoir accès à un parcours dans le<br />

cas présent. En outre, afin de pouvoir quantifier les différents caractères d’intérêts par des<br />

mesures individuelles, les futurs reproducteurs sont le plus souvent placés en cage<br />

individuelle, du moins pendant une partie de leur vie. Ces reproducteurs sont également<br />

soumis à un protocole de prophylaxie conventionnel et nourris ad libitum avec un aliment<br />

complet conventionnel jusqu’à leur première pesée afin qu’ils expriment leur potentiel<br />

génétique de croissance réel, même s’il s’agit de poulets à "croissance lente" ou de<br />

reproducteurs "ponte", destinés à la production biologique. L’hypothèse sous-jacente forte<br />

est que la hiérarchie des animaux sera conservée si l’on change d’environnement et que les<br />

animaux écartés de la sélection en claustration ne se seraient pas non plus bien comportés<br />

dans des conditions de type label ou biologique. Ce postulat n’est cependant pas démontré,<br />

bien au contraire (N’Dri et al., 2007). Afin d’y pallier et de prendre en considération ces<br />

interactions "génotype x environnement", des populations dérivées apparentées et<br />

identifiées sont dans certains cas extraites du schéma de sélection et élevées selon le mode<br />

d’élevage approprié. Les performances de ces populations sont alors enregistrées et<br />

utilisées pour établir le classement de leurs apparentés élevés en claustration, car seuls ces<br />

derniers peuvent devenir reproducteurs. Un tel schéma de sélection est très coûteux et à ce<br />

jour aucun schéma spécifiquement dédié aux productions biologiques n’est mis en place. La<br />

multiplicité et l’hétérogénéité des produits et des modes de production, tant au niveau<br />

national, qu’à celui de l’Europe n’est pas faite pour favoriser une telle évolution.<br />

Pour s’abstraire de cette interaction "génotype x environnement", une approche<br />

prometteuse, mais qui reste encore expérimentale, consisterait à utiliser les outils de la<br />

génomique pour mieux caractériser les individus à partir de leur ADN. En théorie la<br />

génomique présente un intérêt en croisement, car il sera possible de valoriser les<br />

performances de descendants obtenus en monte naturelle (sans recourir à une ponte en<br />

Journées Techniques <strong>Elevage</strong> <strong>Biologique</strong> - Sélection animale – 13 & 14 oct. 2010 à Lons le Saunier 109

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