Elevage Biologique - Itab
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LA SELECTION POUR DES ANIMAUX ADAPTES A LA<br />
DIVERSITE DES ELEVAGES LAITIERS<br />
Pascale Le Mézec, Sophie Mattalia<br />
Institut de l’<strong>Elevage</strong>, département Génétique<br />
pascale.le-mezec@inst-elevage.asso.fr ; sophie.mattalia@inst-elevage.asso.fr<br />
INTRODUCTION<br />
La sélection est-elle un outil «productiviste», utilisé pour la «course à la production» ? La<br />
notion de durabilité a-t-elle sa place dans les objectifs de sélection ? Les élevages<br />
biologiques peuvent-ils trouver des réponses à leurs souhaits dans l’éventail d’informations<br />
et parmi l’offre de reproducteurs ? Quelles sont les nouvelles possibilités ouvertes par les<br />
nouvelles techniques d’analyse du génome ? Autant de questions pour tenter d’évaluer la<br />
contribution possible de la sélection à l’adaptation des animaux aux besoins des éleveurs<br />
laitiers dans un contexte difficile, et en tenant compte de la diversité des situations et des<br />
systèmes.<br />
1 DES OBJECTIFS DE SELECTION EQUILIBRES ET EVOLUTIFS<br />
Depuis longtemps, les éleveurs organisent le renouvellement de leurs troupeaux en faisant<br />
des choix qui répondent à des besoins liés à l’élevage des animaux et à la valorisation de<br />
leurs produits. Ces besoins évoluent, la dimension des structures, élevages et organisations<br />
aussi, et le contexte général, économique, social et environnemental également. Certains<br />
changent volontairement leur système pour se tourner vers l’agriculture biologique. La<br />
flexibilité devient un atout pour que le système, la conduite et les animaux correspondent aux<br />
nouvelles orientations. La génétique y contribue en aidant à la sélection d’animaux plus<br />
« plastiques », capables de s’adapter aussi bien en période d’accroissement des besoins de<br />
production que de maîtrise ou de restriction, sans manifester de troubles fonctionnels. Il faut<br />
pour cela définir des objectifs, une direction, donner des priorités.<br />
Aujourd’hui, la production laitière (en quantité et qualité) fait partie des objectifs de sélection<br />
à égalité avec les qualités d’élevage. Depuis plus d’une dizaine d’années, les aptitudes liées<br />
à la durabilité des animaux (fertilité, résistance aux mammites, longévité, morphologie de<br />
mamelle) sont évaluées et peuvent être intégrées dans les objectifs de sélection. Pour doser<br />
l’importance à accorder aux caractères d’intérêt, des index de synthèse sont proposés. Leur<br />
définition résulte de l’étude de cas-types d’élevages aux systèmes et niveaux de production<br />
différents dans diverses régions d’élevage, dans des contextes de prix évolutifs, en visant la<br />
rentabilité économique et la robustesse des orientations. Ainsi par exemple, dans les races<br />
bovines laitières, l’index de synthèse global (ISU) compte pour moitié la production (quantité<br />
et taux de protéines et de matière grasse) et pour moitié les qualités fonctionnelles et<br />
morphologiques, avec des petites variantes valorisant les atouts de chaque race. Les études<br />
ayant abouti à ces propositions d’ISU montraient qu’elles étaient les plus robustes sur le<br />
moyen terme (il faut du temps pour obtenir les résultats des choix de sélection) dans la<br />
diversité des systèmes d’élevage. Il est prévu de les réviser prochainement pour qu’ils<br />
correspondent encore mieux aux conditions des années 2010.<br />
Journées Techniques <strong>Elevage</strong> <strong>Biologique</strong> - Sélection animale – 13 & 14 oct. 2010 à Lons le Saunier 43