Rapport final 2006 - Childinfo.org
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XI. PROTECTION DE L’ENFANT<br />
11.1 ENREGISTREMENT DE LA NAISSANCE<br />
La Convention internationale relative aux droits de l’enfant stipule que chaque enfant a droit<br />
à un nom et à une nationalité ainsi qu’à la protection contre la privation de son identité.<br />
L’enregistrement des naissances à l’état civil constitue un moyen fondamental de préserver<br />
ces droits pour les enfants.<br />
Un des objectif d’un Monde digne des enfants stipule d'élaborer des systèmes pour garantir<br />
l'enregistrement à l'état civil de chaque enfant, à la naissance ou peu après, et préserver<br />
ainsi son droit à avoir un nom et une nationalité, conformément aux lois nationales et aux<br />
instruments internationaux compétents. L'indicateur est le pourcentage d'enfants âgés de<br />
moins de cinq ans dont la naissance a été enregistrée à l'état civil.<br />
Les résultats de l’enquête (tableau CP1) indiquent qu’au niveau national 78 % des enfants<br />
de moins de cinq ans ont été enregistrés à l’état civil tandis que pour un peu plus de 2 %<br />
d’enfants, la personne qui a répondu aux questions au cours de l’interview ne sait pas si la<br />
naissance a été enregistrée ou non.<br />
L’enregistrement des naissances ne se fait pas nécessairement dans les délais légaux, car<br />
à l’âge de 11 mois, seulement 70 % des enfants sont enregistrés et ce pourcentage<br />
augmente graduellement avec l’âge jusqu’ à 59 mois pour atteindre 80 %. Les résultats<br />
selon l’âge révèlent un mauvais fonctionnement des services de l’état civil au Togo ; selon<br />
les textes, toute naissance devrait être déclarée dans un délai de trente jours au-delà duquel<br />
aucun enregistrement n’est plus possible dans un centre d’état civil, mais au tribunal pour<br />
procéder à un jugement supplétif tenant lieu d’un bulletin de naissance. Mais dans les faits<br />
cette prescription n’est respectée que dans les villes ou chefs-lieux de préfecture où les<br />
centres d’état civil sont placés sous l’autorité des Maires ou des Préfets. Dans la zone<br />
rurale, par contre, cette prérogative est dévolue aux chefs de village qui nomment les agents<br />
d’état civil qui ont généralement un bas niveau d’instruction et de plus ne reçoivent pas de<br />
formation préalable.<br />
Il n’existe pas de grandes disparités dans l’enregistrement des naissances selon le sexe ; le<br />
taux d’enregistrement est de 79 % chez les garçons contre 77% chez les filles. On note en<br />
revanche un écart selon le milieu de résidence ; en effet dans les centres urbains plus de<br />
neuf enfants sur dix (93 %) sont enregistrés à l’état civil contre moins de sept enfants sur dix<br />
(69 %) dans les zones rurales.<br />
La ville de Lomé a le taux le plus élevé (94 %) des enfants de moins de cinq ans dont la<br />
naissance a été enregistrée à l’état civil tandis que les régions des Plateaux et de la Kara<br />
avec respectivement 65 % et 66 % détiennent les plus faibles pourcentages. Dans la région<br />
Maritime, un peu plus de huit naissances sur dix (82 %) ont été enregistrées contre sept<br />
enfants de moins de cinq ans sur dix sont dans les régions Centrale (78 %) et des Savanes<br />
(74 %).<br />
Les enfants dont la mère a atteint le niveau d’éducation secondaire (93 %) ou réside dans<br />
un ménage riche (89 %) sont plus enregistrés à l’état civil que ceux dont la mère est sans<br />
instruction (70 %) ou est dans des ménages très pauvres (58 %).<br />
Parmi les différentes raisons du non enregistrement des naissances à l’état civil, le coût<br />
élevé (25 %), l’ignorance (16 %), la peur de payer une amende (8 %) ou l’éloignement (7 %)<br />
constituent les principales causes.<br />
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