Rapport final 2006 - Childinfo.org
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Il faut noter que les proportions très élevées de l’âge inconnu du conjoint pour certaines<br />
variables (région, niveau d’instruction, indice de richesse) ne permettent pas de dégager des<br />
tendances très claires.<br />
11.5 EXCISION OU MUTILATION GENITALE FEMININE<br />
L'excision ou la mutilation génitale féminine (E/MGF) est l'ablation partielle ou totale des<br />
<strong>org</strong>anes génitaux externes féminins ou toute autre lésion causée aux <strong>org</strong>anes génitaux<br />
féminins. La mutilation génitale féminine est toujours traumatisante avec des complications<br />
immédiates telles qu'une douleur insoutenable, l'état de choc, la rétention d'urine, l'ulcération<br />
des parties génitales et la lésion des tissus adjacents. Les autres complications sont la<br />
septicémie, la stérilité, l'arrêt de progression du travail et même la mort.<br />
La pratique de l’excision est essentiellement circonscrite dans les communautés à<br />
dominance musulmane dans les régions septentrionales du Togo. L'opération est<br />
généralement pratiquée sur les filles âgées de 4 à 14 ans ; elle est également pratiquée sur<br />
les très jeunes enfants, les femmes sur le point de se marier et parfois sur les femmes<br />
enceintes ou qui viennent de donner naissance de leur premier enfant. Elle est souvent<br />
pratiquée par des praticiens traditionnels, comme des accoucheuses traditionnelles, sans<br />
anesthésie, en utilisant des ciseaux, des lames de rasoir ou des éclats de verre.<br />
Cette pratique a été interdite par la loi N° 98-016 du 17 novembre 1998 portant interdiction<br />
des mutilations génitales féminines au Togo qui stipule en son article premier que toutes les<br />
formes de mutilations génitales féminines (MGF) pratiquées par toute personne, quelle que<br />
soit sa qualité, sont interdites au Togo.<br />
La mutilation génitale féminine est une violation fondamentale des droits humains. En<br />
l'absence de toute nécessité médicale perçue comme telle, elle expose les filles et les<br />
femmes à des risques pour leur santé et a des conséquences qui mettent leur vie en danger.<br />
Le droit au plus haut niveau de santé réalisable et celui à l'intégrité physique font partie des<br />
droits violés par cette pratique. En outre, tout porte à croire que des filles de moins de 18<br />
ans n'ont pas pu donner un consentement éclairé à des pratiques potentiellement si<br />
préjudiciables à leur santé que la mutilation génitale féminine.<br />
Dans le cadre de l’enquête MICS3, une série de 16 questions ont été posées pour<br />
déterminer le niveau de connaissance, la prévalence et les détails sur le type de la<br />
mutilation génitale féminine pratiquée.<br />
11.5.1 Prévalence de l’excision ou mutilation génitale féminine<br />
Le tableau CP.7 présente la prévalence de l'excision chez les femmes et le type ainsi que<br />
l'étendue de ces pratiques et l'attitude des femmes face à la mutilation génitale féminine.<br />
La prévalence de la mutilation génitale chez les femmes de 15-49 ans au Togo est de 6 % ; on<br />
note de grandes disparités selon les caractéristiques contextuelles et socio- économiques ; le<br />
pourcentage des femmes qui ont subit une forme quelconque d’excision est plus élevé chez<br />
les femmes du milieu rural (7 %) que chez les femmes qui résident dans les centres urbains<br />
(3 %). Les écarts entre les régions sont très importants ; la pratique de mutilation génitale<br />
féminine est assez répandue dans les régions Centrale (23 %) et des Savanes (15 %) alors<br />
qu’elle est très peu pratiquée sur les femmes qui résident à Lomé (2 %) et dans la région<br />
Maritime (1 %). L’analyse par âge des taux de prévalence montre que la pratique de<br />
mutilation génitale diminue dans les jeunes générations ; le niveau de la prévalence n’est<br />
que de 1 % parmi les femmes âgées de 15-19 ans ; ce pourcentage augmente graduellement<br />
avec l’âge et passe de 3 % dans le groupe 20-24 ans à 7 % chez les 34-35 ans pour se<br />
stabiliser au tour de 10 % parmi les femmes âgées de 40 ans et plus.<br />
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