Innovation et stratégies d'entreprise - Conseil des académies ...
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Chapitre 10 – Étu<strong>des</strong> de cas : l’innovation selon <strong>des</strong> perspectives sectorielles<br />
213<br />
favoriser la croissance de la R&D. Ces politiques comprenaient <strong>des</strong> changements<br />
dans les lois sur les brev<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>des</strong> subventions gouvernementales supplémentaires<br />
pour la recherche. Les multinationales pharmaceutiques se sont alors engagées à<br />
consacrer 10 % de leur chiffre d’affaires à la R&D, en échange de l’adoption de lois<br />
qui leur étaient favorables en matière d’attribution de brev<strong>et</strong>s, mieux connues sous<br />
les noms de Loi C-22 <strong>et</strong> Loi C-91.<br />
Ces politiques sont parvenues à créer un intérêt réel pour la R&D au Canada (voir<br />
la Þgure 10.3). Les dépenses <strong>des</strong> entreprises en R&D dans l’industrie pharmaceutique<br />
sont ainsi passées de moins de 200 millions de dollars, en 1988, à plus de 1,2 milliard,<br />
en 2003. Les dépenses du secteur privé ont été complétées par <strong>des</strong> investissements<br />
considérables du secteur public, puisque pendant c<strong>et</strong>te période, les gouvernements<br />
fédéral <strong>et</strong> provinciaux ont plus que triplé leur soutien aux activités de R&D dans le<br />
secteur de la santé. Aucun autre domaine d’activités n’a bénéÞcié d’un soutien direct<br />
à la R&D d’une telle envergure. Cependant, ces investissements n’ont pas produit<br />
les résultats économiques escomptés.<br />
Même si le Þnancement privé de la R&D, principalement par les entreprises<br />
canadiennes afÞliées aux multinationales de l’industrie pharmaceutique, a été<br />
multiplié par six, la part de l’industrie pharmaceutique dans le PIB du secteur privé<br />
au Canada a ßuctué aux alentours de 0,5 %. Pendant ce temps, aux États-Unis,<br />
la part a presque doublé, passant de 0,6 % du PIB du secteur privé, en 1987, à 1 %,<br />
en 2002 (voir les Þgures 10.4a <strong>et</strong> b). Alors que les exportations du secteur<br />
pharmaceutique au Canada ont augmenté de façon importante, passant de<br />
1,5 milliard de dollars, en 1998, à 6,8 milliards, en 2007, l’industrie représente<br />
toujours moins de 2 % du total <strong>des</strong> exportations du pays (Industrie Canada, 2008).<br />
En somme, bien que le Canada se soit doté de politiques publiques favorisant les<br />
dépenses en R&D dans l’industrie pharmaceutique au pays <strong>et</strong> que ces politiques<br />
aient eu certaines r<strong>et</strong>ombées, ses eff<strong>et</strong>s sur l’économie intérieure sont demeurés<br />
limités.<br />
Même dans les domaines où la recherche canadienne a obtenu du succès,<br />
l’exploitation commerciale de ce savoir s’est plutôt faite à l’étranger. Cela a été le cas<br />
non seulement pour la R&D entreprise par les multinationales pharmaceutiques,<br />
mais également pour celle qui était réalisée par l’industrie biotechnologique en<br />
pleine croissance, avec <strong>des</strong> sociétés comme Biochem Pharma <strong>et</strong> QLT. S’il y a eu<br />
quelques réussites mo<strong>des</strong>tes dans le développement d’entreprises biotechnologiques<br />
de taille moyenne dans le secteur de la santé au Canada, la plupart d’entre elles ont<br />
été absorbées par <strong>des</strong> multinationales de plus grande envergure. Le seul domaine<br />
dans lequel le Canada a connu un succès commercial croissant est celui <strong>des</strong><br />
médicaments génériques, car il a su proÞter de la politique antérieure d’octroi<br />
obligatoire de licences du gouvernement.