Innovation et stratégies d'entreprise - Conseil des académies ...
Innovation et stratégies d'entreprise - Conseil des académies ...
Innovation et stratégies d'entreprise - Conseil des académies ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Chapitre 2 – La nature <strong>et</strong> l’importance de l’innovation<br />
43<br />
« signal » de l’innovation sur le plan de la croissance de la PM nous arrive quelque<br />
peu brouillé. Ces autres facteurs inßuençant la productivité de la main-d’œuvre sont<br />
avant tout les suivants :<br />
• changements dans l’utilisation de la capacité de production <strong>et</strong> autres sources<br />
d’inßuence conjoncturelles;<br />
• changements sur le plan <strong>des</strong> économies d’échelle;<br />
• inßuence de facteurs autres que l’innovation;<br />
• mesure incorrecte <strong>des</strong> changements sur le plan de la qualité du capital <strong>et</strong> de la<br />
main-d’œuvre;<br />
• modèle d’analyse causale de la croissance aux balises inadéquates.<br />
Il y a de bonnes raisons de croire que ces facteurs, pour les raisons abordées ci-<strong>des</strong>sous,<br />
n’expliqueraient pas de façon signiÞcative les différences dans la croissance de la<br />
PM, comme le montrent les Þgures 2.6 <strong>et</strong> 2.7.<br />
Changements dans l’utilisation de la capacité de production <strong>et</strong> autres<br />
sources d’influence conjoncturelles<br />
En période de ralentissement économique, le capital <strong>et</strong> les travailleurs peuvent être<br />
sous-utilisés alors que la plupart de leurs coûts demeurent, de sorte qu’une partie du<br />
déclin de la production se manifeste par une baisse (temporaire) de la PM. (L’inverse<br />
est également vrai en début de période de redressement économique.) C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> du<br />
cycle conjoncturel peut grandement fausser l’estimation <strong>des</strong> taux de croissance de<br />
la PM à plusieurs sta<strong>des</strong> du cycle, ou encore <strong>des</strong> différences de taux de croissance<br />
de la PM entre le Canada <strong>et</strong> les États-Unis, si les cycles conjoncturels <strong>des</strong> deux<br />
pays sont en décalage important l’un par rapport à l’autre. Mais les données de<br />
la Þgure 2.6 couvrent <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> sufÞsamment longues pour que ces eff<strong>et</strong>s<br />
cycliques s’estompent.<br />
Les décisions prises par les entreprises concernant l’utilisation <strong>des</strong> sources de<br />
productivité (y compris la main-d’œuvre de qualité variable, l’équipement <strong>et</strong> les<br />
sources d’innovation) sont le reß<strong>et</strong> du contexte macroéconomique dans lequel elles<br />
s’inscrivent. Ces inßuences peuvent être considérablement plus subtiles que celles<br />
que l’on associe simplement aux boums de croissance <strong>et</strong> aux récessions. À titre<br />
d’exemple, le marché du travail canadien a été beaucoup plus faible que celui <strong>des</strong><br />
États-Unis, tout au long <strong>des</strong> années 1990, en raison de la crise plus profonde qu’a<br />
connue le Canada au début de la décennie, à la suite <strong>des</strong> ajustements imposés par le<br />
libre-échange, la hausse <strong>des</strong> taux d’intérêt <strong>et</strong> la réduction <strong>des</strong> dépenses de l’État.<br />
Comme la main-d’œuvre disponible canadienne abondait – ce qui signiÞe qu’elle<br />
était donc peu chère par rapport au prix <strong>des</strong> dépenses d’investissement – les<br />
entreprises canadiennes (contrairement à leurs homologues américaines) étaient<br />
plus ouvertes à l’idée d’explorer <strong>des</strong> possibilités à « faible valeur » pour le renforcement<br />
de la production, en privilégiant de simples augmentations de la quantité de main-