Untitled - WWW Ircam
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3 L’IRCAM S’EXPOSE<br />
LUNA PARK, SPECTACLE DE GEORGES APERGHIS<br />
<strong>Ircam</strong>, les 8, 9 et 10 juin 2011 (dans le cadre du festival Agora)<br />
et festival « Automne de Varsovie », le 18 septembre 2011,<br />
Musica Strasbourg le 7 octobre 2011 et Hamburg (Klangwerktage)<br />
le 1 er décembre 2011.<br />
■ Le travail de recherche musicale :<br />
La collaboration avec l’<strong>Ircam</strong> a commencé en 2010. Cette<br />
période de préparation fut consacrée à l’élaboration d’une<br />
maquette informatique de la grande forme de l’opéra et à la<br />
préparation des sons et de l’environnement informatique de<br />
mise en espace.<br />
Les spécificités de l’apport de l’<strong>Ircam</strong> dans Quartett, illustrent<br />
la fonction dramaturgique de l’électroacoustique.<br />
La première intervention est précompositionnelle sous la<br />
forme d’une maquette informatique représentant le déploiement<br />
temporel de la grande forme. Cette maquette a mobilisé<br />
les recherches et développement de l’équipe Analyse et<br />
Synthèse sur le sujet de l’analyse de qualités vocales et de la<br />
segmentation permettant la sélection des éléments porteurs<br />
de l’expressivité dans le flux vocal.<br />
Merteuil et Valmont jouent un jeu extrême, à la fois raffiné<br />
et barbare, et d’une grande complexité. L’écriture vocale des<br />
deux chanteurs fait appel a des caractérisations vocales rhétoriques<br />
pour illustrer les différents rôles qu’ils ne cessent<br />
de s’échanger. Ces caractérisations font appel d’une part,<br />
d’une façon distanciée, à toute l’histoire de l’opéra, et, d’autre<br />
part, aux techniques de transformation de la voix en temps<br />
réel, chaque personnage étant associé non seulement à un<br />
traitement vocal particulier mais aussi à un type de transformation<br />
différent.<br />
Les deux chanteurs de Quartett sont accompagnés par un<br />
choeur de 80 chanteurs et deux orchestres : un ensemble<br />
est dans la fosse tandis que la formation symphonique<br />
et le choeur (dont le son est capté et diffusé sur les hautparleurs),<br />
sont dans une autre salle. Les deux orchestres<br />
représentent les espaces dans lesquels évoluent les personnages<br />
: un espace claustrophobique (Francesconi parle de<br />
« peep-show ») et le monde extérieur (« out »). Cela permet<br />
des effets de perspective et de travelling. La spatialisation<br />
est utilisée pour illustrer cet enchâssement d’espaces dans<br />
lesquels évoluent les personnages : une boîte, sur la scène<br />
d’un opéra, d’une ville, du monde.<br />
• textes : Georges Aperghis et François Régnault ;<br />
• musique et mise en scène : Georges Aperghis ;<br />
installation scénographique et lumière : Daniel Lévy ;<br />
réalisation informatique musicale : <strong>Ircam</strong><br />
Grégory Beller ; collaboratrice artistique à la mise<br />
en scène : Émilie Morin ; développement vidéo :<br />
Yann Philippe ;<br />
• avec Richard Dubelski, Eva Furrer, Johanne Saunier<br />
et Mike Schmid ;<br />
• commande de l’<strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou et du festival<br />
« Automne de Varsovie » ;<br />
• production <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, spectacle<br />
enregistré par France Musique.<br />
Voir sans être vu…, tel est le moteur dramaturgique de Luna<br />
Park. Les quatre protagonistes séparés n’auront de contact<br />
mutuel que par le biais de « circuits » : micros, caméras de<br />
surveillance, écrans, haut-parleurs. Le dispositif d’un tel<br />
panoptique s’apparente visuellement à un retable – deux<br />
figures verticales encadrant deux figures horizontales –,<br />
jouant avec la proximité ou l’irrémédiable distance entre<br />
les personnages. Le monde réel est le monde virtuel, cette<br />
assertion de Luna Park s’appuie sur l’efficacité de la technologie<br />
et de la vidéo. Onze ans après ses Machinations,<br />
Georges Aperghis retrouve son complice, l’écrivain<br />
François Régnault, et utilise pour la première voix les voix<br />
de synthèse, les capteurs du mouvement, les ressorts infinis<br />
de la vidéo participant à la mobilité de ses acteurs. Ceux-ci<br />
deviendront à leur tour micros et caméras dans cette mise<br />
en scène d’une folle et ludique multiplicité.<br />
■ Le travail de recherche musicale<br />
Un travail de recherche à la fois artistique et scientifique<br />
a permis la création d’un nouveau système permettant le<br />
contrôle gestuel de la synthèse vocale, innovation dans le<br />
domaine de la recherche scientifique. Si ce moteur particulier<br />
permet d’écrire la parole générée comme un matériau<br />
musical (avec des hauteurs, rythmes, appoggiatures choisies…)<br />
tout en préservant la qualité, il permet aussi à l’auditeur<br />
de percevoir des textes imprononçables à des débits<br />
effrénés. Enfin, animé par les mains du percussionniste,<br />
grâce aux capteurs, il permet à Georges Aperghis de rallier<br />
la parole au geste et le geste vocal au mouvement.<br />
Publications scientifiques associées au projet artistique :<br />
• Beller Grégory, Aperghis Georges, Contrôle gestuel de la<br />
synthèse concaténative en temps réel dans Luna Park :<br />
rapport compositeur en recherche 2010. Paris : 2011.<br />
[Rapport interne]] ;<br />
IRCAM – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2011<br />
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