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4 RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT, L’UMR STMS<br />

pour mener une analyse secondaire des données recueillies<br />

par l’équipe entre 2006 et 2008 sur le quatuor augmenté de<br />

Florence Baschet, StreicherKreis, avec un accent sur les interactions<br />

entre membres du collectif de recherche/création.<br />

Les résultats de l’étude, en collaboration avec les équipes<br />

IMTR et Production, ont été disséminés dans des journaux à<br />

comité de lecture à travers deux soumissions en décembre<br />

2011 : d’une part, l’impact en terme de cadre documentaire<br />

d’analyse du processus compositionnel d’une œuvre mixte<br />

temps réel a été soumis au Computer Music Journal ; d’autre<br />

part, l’impact de ce cadre documentaire en termes d’archives<br />

des musiques mixtes à des fins de performance et d’analyse,<br />

et plus spécifiquement dans son lien aux modèles de préservation<br />

des données numériques, a été soumis à la revue<br />

Archivaria.<br />

Thèmes transverses<br />

L’un des buts du projet MuTeC était d’identifier des questions<br />

transverses à travers les différents processus créateurs<br />

analysés. Plusieurs thématiques ont émergé et donné<br />

lieu à élaboration collective. De façon globale, « planification<br />

synoptique » et « idéation heuristique » apparaissent comme<br />

les deux pôles entre lesquels se placent les différentes techniques<br />

compositionnelles considérées. Le premier terme<br />

désigne un mode de travail dans lequel un ensemble de<br />

paramètres de l’œuvre à venir sont distingués (par ex. hauteurs,<br />

intensités, harmonicité, ambitus, etc.) puis leurs évolutions<br />

respectives sont planifiées, définissant la forme de<br />

l’œuvre dans son ensemble. Le second terme correspond à la<br />

déduction de matériau en cours d’écriture (ou par esquisse)<br />

à partir de cellules, matrices, germes initiaux dont le développement<br />

produit, itérativement, la forme. L’approche physicaliste<br />

de Grisey ou Murail s’inscrit bien dans le pôle de<br />

planification synoptique mais les techniques d’écriture de<br />

la seconde génération spectrale (par ex. Hervé, Leroux),<br />

ou de compositeurs comme Stroppa, hybrident nettement<br />

les deux pôles. Nous avons concentré plusieurs analyses<br />

sur ces généalogies spectrales autour du thème de la « (dé)<br />

composition » (l’intégration d’un moment analytique d’objectivation<br />

acoustique du son à la démarche compositionnelle),<br />

débouchant sur une publication collective dans Contemporary<br />

Music Review, également en lien avec une journée d’étude<br />

organisée par F.-X. Féron et le LAM : « Musique et acoustique<br />

: nouvelles approches de la composition musicale aux<br />

XX e et XXI e siècles » (CDMC, 3 mai 2011). D’autres thèmes<br />

d’analyse, encore en cours, sont : la « mise en cycle » d’un<br />

projet d’œuvre ; les processus de conscientisation et de formalisation<br />

de techniques d’écriture émergentes ; la créativité<br />

dans la reprise de procédés, technologies et matériaux ; une<br />

critique des catégories documentaires usuelles décrivant le<br />

processus créateur (brouillons, esquisses, etc.).<br />

Bilan de « Tracking the Creative Process in Music »<br />

Le colloque international TCPM2011 3 (Tracking the Creative<br />

Process in Music) co-organisé par le CEAC (université<br />

de Lille-3), la MESHS (Maison Européenne des Sciences de<br />

l’Homme et de la Société) et l’<strong>Ircam</strong>, s’est tenu les 29, 30 septembre<br />

et 1 er octobre 2011. L’objectif était de réunir pour la<br />

première fois des chercheurs d’origines disciplinaires différentes<br />

travaillant sur les processus de création musicale. Ce<br />

colloque fait suite aux premières initiatives dans le domaine<br />

de la génétique musicale, avec les colloques d’Urbana (en<br />

2007) et de Paris (en 2008), dont l’équipe était déjà co-organisatrice.<br />

Les réponses à l’appel à communications ont été nombreuses<br />

(104 propositions, dont 41 full papers sélectionnés) et le colloque<br />

a permis de réunir un public de 105 personnes pour<br />

entendre 53 communications individuelles. De nombreux<br />

doctorants et post doctorants ont participé (comme orateurs<br />

ou auditeurs), prouvant le caractère très actuel de ces études.<br />

Les communications ont été regroupées en 9 sessions parallèles<br />

couvrant un large spectre des études possibles dans<br />

ce domaine : enquêtes sociologiques ; méthodes d’enquêtes<br />

historiques et empiriques, remontages ; l’opéra reconstruit ;<br />

création/citation/appropriation ; analyser les processus<br />

compositionnels de la modernité ; analyser les processus<br />

créateur des traditions orales ; compositeurs et interprètes ;<br />

figures de l’interprète, expérimenter/analyser les pratiques<br />

improvisatoires ; méthodologie du musicien réflexif ; ethnomusicologie<br />

des pratiques créatrices contemporaines ; de<br />

l’enregistrement à l’archive ; processus créateurs en studio.<br />

Ces communications (traduites simultanément français/<br />

anglais – anglais/français) ont été accompagnées de :<br />

• deux keynotes (William Kinderman : « Genetic Criticism<br />

as an integrating Focus for Musicology and Music Analysis<br />

» et Pascal Decroupet : « Génétique – théorie – histoire<br />

– esthétique ») ;<br />

3 http://tcpm2011.meshs.fr/<br />

IRCAM – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2011<br />

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