Derrière la pandémie dans les communautés autochtones

Niveau Familial
Niveau Individuel
Niveau Familial
L’histoire de Fred
Fred vit dans une maison de chambres, dans une petite ville. Le médecin a prescrit à Fred une thérapie
antirétrovirale, il y a quelques mois. Fred est trop intimidé pour demander au médecin de répéter
les consignes sur le moment et la fréquence auxquels prendre les comprimés, donc il se fie à ce qu’il
se souvient avoir entendu ce jour-là. Il ne veut pas demander d’aide à d’autres logeurs, car alors ils
découvriraient qu’il ne sait pas lire et qu’il est atteint de l’infection à VIH. En plus, il faut qu’il trouve un
moyen de garder ses médicaments au frais, maintenant que le temps se réchauffe. Comme il n’y a pas
de réfrigérateur dans la chambre qu’il loue, il conserve ses médicaments à l’extérieur, sur le rebord de
la fenêtre.
L’histoire de JP
Lorsque Jean-Pierre (JP) a été placé sous tutelle judiciaire, il a vécu dans divers foyers d’accueil jusqu’à
l’âge de dix ans. Il a été adopté par un couple de blancs, une fois que toutes les possibilités de placement
chez des proches ont été épuisées.
Tout allait bien jusqu’à l’adolescence, puis JP a commencé à se sentir étranger à sa famille adoptive
et à sa communauté, où il était le seul jeune Autochtone. Il aimait sa famille adoptive, mais il avait
l’impression qu’elle ne comprenait pas ce qu’il vivait, en tant que seul visage brun de la famille et de
l’école. Il a commencé à manquer des cours et à répliquer à sa mère. Il a fini par être expulsé de la
maison, après une grosse chicane avec son père à propos des règles strictes qu’il voulait lui imposer.
Il a dormi sur des sofas pendant un certain temps, pensant qu’il retournerait éventuellement chez lui,
mais son père adoptif a refusé. Il s’est rendu en ville sur le pouce et n’a pas reparlé à sa famille adoptive
depuis.
L’histoire de Mark
Les récentes discussions sur le processus de vérité et de réconciliation font des vagues, chez Mark. Son
père a fréquenté un pensionnat pendant plus de dix ans, mais il n’en parle jamais. Un jour, un intervenant
du centre communautaire est passé à la maison et a invité son père à une séance d’information
– quelle erreur! Le père de Mark s’est fâché, a chassé l’intervenant et a reproché à Mark de l’avoir
laissé entrer. Ensuite, il s’est remis à boire, donc Mark est parti chez sa tante. Mais les choses n’étaient
pas mieux là. La tante de Mark avait elle aussi vécu dans un pensionnat. Mark sait que ses proches ont
eu un passé difficile, mais il aimerait qu’ils tournent la page. Il a l’impression de ne pas pouvoir parler à
sa famille de ses problèmes à l’école ou de son rêve d’aller à l’université. Il ne voudrait pas blesser ses
proches, ni les provoquer.
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