idée allait connaître un succès instantané. Il se voyait comme étant la personne la plusqualifiée pour l’exploiter commercialement et créer, grâce à elle, sa propre entreprise.Interagir avec les <strong>au</strong>tres pour faire progresser l’idéeAfin de concrétiser son rêve, il fallait passer à l’étape du développement. Quelle était ladimension idéale de la barrière? Quelle matière première fallait-il utiliser? Quelle étaitsa solidité? Comme il ne connaissait rien <strong>au</strong>x toiles, il a dû faire ses classes et courir lesfabricants de piscines et leur demander conseil. À c<strong>au</strong>se du caractère unique de soninvention, il n’y avait pas de norme, pas de comparable. Il a donc dû les inventer. Àforce d’expérimenter, de tester et de tout recommencer, il a développé, en étroitecollaboration avec Mégatex, le fabricant changé de coudre la toile, la barrière telle qu’onla connaît <strong>au</strong>jourd’hui.Mais le travail ne s’arrête pas là. Lorsqu’on décide d’exploiter nous-mêmes uneinvention, on doit <strong>au</strong>ssi porter le chape<strong>au</strong> d’entrepreneur, réunir les ressourcesfinancières et techniques, fabriquer et surtout vendre, le talon d’Achille de bien desconcepteurs. Il a personnellement investi des centaines de milliers de dollars afin deréaliser son rêve.Le lancement de l’entreprise s’est révélé be<strong>au</strong>coup plus difficile qu’il l’avait cru <strong>au</strong>départ. Les débuts sont lents. Une quarantaine de barrières d’e<strong>au</strong> sont vendues lapremière année. Il doit vaincre le scepticisme des clients, prouver, démontrer, éduquer,laisser les acheteurs publics tester le produit et cela prend du temps, be<strong>au</strong>coup detemps. Pourtant, il était convaincu <strong>au</strong> départ que sa barrière d’e<strong>au</strong> allait être reconnuepar le marché en moins de deux ans. Après tout le monde entier en a besoin!Afin d’accélérer sa commercialisation mondiale, Monsieur Déry conclut une entente departenariat avec le distributeur Wildfire, une division de la multinationale Tyco, qui leur amême ouvert les portes de la Banque Mondiale.Petit à petit, la barrière d’e<strong>au</strong> fait son chemin et l’invention devient une plate-forme pourde nouve<strong>au</strong>x marchés, celui de la construction, de la lutte contre les incendies, de las<strong>au</strong>vegarde de l’environnement et même la défense.Ce qui le pousse à créerDaniel Déry constate que les bonnes idées finissent trop souvent dans le placard d’uninventeur à bout de souffle. Inventer n’est pas la meilleure idée si l’on veut faire del’argent à coup sûr. Le coût de la bannière d’un rest<strong>au</strong>rant connu est relativement élevé,mais elle est sûrement plus rentable et moins risquée que la mise <strong>au</strong> point d’uneinvention. Mais acheter une idée toute faite est cependant be<strong>au</strong>coup moins gratifiant.Quant à Daniel Déry, sa passion, ses compétences et son engagement l’ont amené162
jusqu’<strong>au</strong> bout de son idée. En examinant un vieux problème sous un nouvel angle, il amis sa créativité <strong>au</strong> travail même s’il n’avait pas d’expérience dans ce domaine.2.5.5. Cinquième principe : Rien n’est assuré, rien n’est écrit« Le futur dépend de ce que nous faisons <strong>au</strong> présent » — GandhiLe monde est ainsi divisé, ce que l’on peut contrôler et ce qui est hors de notre contrôle.La plupart des échecs sont c<strong>au</strong>sés ou sont évités par l’action humaine. Une bonne partde ce que va ressembler <strong>au</strong> final le modèle d’affaires ne peut être anticipée. Lesentrepreneurs ne sont pas de simples spectateurs. Ils ne laissent pas l’environnementdécider pour eux. Ils agissent, donnent une direction et transforment leurenvironnement. Ils créent le contexte de demain, par l’action et les apprentissages.Selon la méthode c<strong>au</strong>sale, ce sont les prévisions qui guident les décisions. Cettelogique stipule que « dans la mesure où l’on peut prévoir l’avenir, on peut lecontrôler. » À l’inverse, la logique de l’effectuation affirme que « Dans la mesure où l’onpeut contrôler nos actions, nous n’avons plus besoin prévoir le futur, nous le créons. »Plutôt que prédire où s’en va le marché, l’entrepreneur tente de l’inventer. L’actionprime sur l’analyse, car elle est la source privilégiée d’apprentissage et detransformation des idées. Les entrepreneurs sont des créateurs parce qu’ils créent lesoptions en fonction des surprises qu’ils rencontrent <strong>au</strong>cours de leurs démarches.PivoterPour les entrepreneurs, il n’ya pas de bonnes idées ou dem<strong>au</strong>vaises idées. Simplementdes idées qu'ils implantent, etd’<strong>au</strong>tres, qu'ils décident pourune foule de raisons de nepas le faire. Une bonne idéepeut être une perte de temps,tout comme une m<strong>au</strong>vaiseidée, peut être transforméeen opportunité viable. À toutinstant, ils peuvent toujoursdécider de continuer ou depivoter. Pivoter, c’est changeren cours de route destratégie, de modèled’affaires, d'objectifs, pourcréer plus de valeur.Les entrepreneurs peuvent agir, même dans desenvironnements d’extrême incertitude, en utilisant lesquatre premiers principes de l’effectuation (lesmoyens, la perte acceptable, les partenariats, lessurprises). Le contrôle se fait en se constituant unrése<strong>au</strong> et en avançant avec lui pour façonnerl’environnement immédiat.Une idée qu’ils ont peut-être vu des centaines de fois<strong>au</strong>paravant, sans avoir suscité leur attention, peut <strong>au</strong>bon moment et <strong>au</strong> bon endroit sortir du lot. PierrePellerin, le fondateur du domaine Bleu Lavande situéà Fitch Bay <strong>au</strong> Québec, illustre bien le parcourstypique d’un entrepreneur. Il avait vu <strong>au</strong>paravant desdizaines de champs de lavande à travers le mondesans pour <strong>au</strong>tant désirer se lancer dans une telleculture. Puis, un jour, l’achat de sa terre précipite tout.Il désire s’occuper. Que faire avec elle? Un vignoble?163
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