Lacan - La loi, le sujet et la jouissance
Lacan - La loi, le sujet et la jouissance
Lacan - La loi, le sujet et la jouissance
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
sont pas conscients, c'est-à-dire s'ils n'ont pas<br />
besoin de nous pour exercer sur no\,lS <strong>le</strong>ur efficace,<br />
ils ne sont pas pour autant inconscients au sens freudien<br />
c'est-à-dire qu'ils ne sont pas hors de notre<br />
conscience du fait d'un refus de notre part.<br />
Que l'on puisse par<strong>le</strong>r de « <strong>suj<strong>et</strong></strong> de l'inconscient »<br />
<strong>et</strong> non pas seu<strong>le</strong>ment de <strong>suj<strong>et</strong></strong> à l'inconscient est à<br />
entendre radica<strong>le</strong>ment au sens où il n'y a d'inconscient<br />
que du <strong>suj<strong>et</strong></strong>. <strong>La</strong> preuve pourrait-on dire a<br />
pour nom refou<strong>le</strong>ment : pas de refou<strong>le</strong>ment qui ne<br />
présuppose un <strong>suj<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> son refus d'une certaine association<br />
signifiante qu'il rej<strong>et</strong>te. Dès <strong>le</strong>s premiers<br />
écrits sur l'hystérie, lorsqu'il s'est agi de montrer<br />
qu'il y a des représentations inconciliab<strong>le</strong>s qui sont<br />
refusées <strong>et</strong> repoussées, Freud pose que c'est <strong>le</strong> <strong>suj<strong>et</strong></strong><br />
qui en est l'artisan. Il ne par<strong>le</strong> certes pas explicitement<br />
de <strong>suj<strong>et</strong></strong>, qui est un terme rehaussé par <strong><strong>La</strong>can</strong>,<br />
mais sa position est sans ambiguïté : c'est <strong>le</strong> ma<strong>la</strong>de<br />
qui est l'auteur de ce qu'il refuse. Il s'en trouve<br />
immédiatement divisé en une part structurée selon<br />
l'économie de ce qui a été rej<strong>et</strong>é, <strong>et</strong> une part<br />
inconsciente qui continue à faire va<strong>loi</strong>r ses droits<br />
par <strong>le</strong>s diverses voies du r<strong>et</strong>our du refoulé. C<strong>et</strong>te<br />
division du <strong>suj<strong>et</strong></strong> se déduit de l'hypothèse même de<br />
l'inconscient, car celui qui refuse est <strong>le</strong> même que<br />
celui qui souffre des conséquences de son refus.<br />
Tout autre position ne saurait rendre compte de<br />
<strong>la</strong> dynamique même du traitement <strong>et</strong> de son efficacité<br />
possib<strong>le</strong>, car c'est bien du <strong>suj<strong>et</strong></strong> lui-même qu'on<br />
attend qu'il prenne <strong>la</strong> mesure de ce qu'il a lui-même<br />
refusé. Que <strong>la</strong> psychanalyse ne soit pas une suggestion<br />
ni une pédagogie trouve son origine en ce point<br />
où c'est <strong>le</strong> <strong>suj<strong>et</strong></strong> - <strong>et</strong> nul autre à sa p<strong>la</strong>ce - qui se rend<br />
ma<strong>la</strong>de <strong>et</strong> c'est de lui <strong>et</strong> de nul autre que se soutiendra<br />
<strong>le</strong> désir d'en sortir. Freud est allé très <strong>loi</strong>n dans<br />
c<strong>et</strong>te logique, affirmant qu'il y avait une décision du<br />
34