Lacan - La loi, le sujet et la jouissance
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C<strong>et</strong>te part, c<strong>et</strong>te Chose, c<strong>et</strong>te butée que je rencontre<br />
dans l'assimi<strong>la</strong>tion du monde ou dans ma<br />
quête à me fondre en lui, c<strong>et</strong> impossib<strong>le</strong>, <strong><strong>La</strong>can</strong> lui a<br />
donné <strong>le</strong> nom de réel. D'où sa formu<strong>le</strong> : «<strong>le</strong> réel,<br />
c'est l'impossib<strong>le</strong> ».<br />
Qu'il y ait quelque chose qui ne marche pas, <strong>la</strong><br />
psychanalyse a eu à <strong>le</strong> reconnaître d'abord à partir<br />
pe <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte des hystériques à l'endroit du sexe. Le<br />
sexe en eff<strong>et</strong> « ça n'est pas ça », c'est-à-dire qu'il<br />
n'existe pas de re<strong>la</strong>tion stab<strong>le</strong> <strong>et</strong> préparée dans <strong>le</strong>s<br />
corps pour conjoindre un homme <strong>et</strong> une femme<br />
dans <strong>la</strong> <strong>jouissance</strong>. <strong><strong>La</strong>can</strong> a ,donné de c<strong>et</strong>te butée<br />
dans <strong>la</strong> structure une formu<strong>le</strong> célèbre : «il n'y a pas<br />
de rapport sexuel ». «Il n'y a pas de rapport » doit<br />
s'entendre au sens logique ; il est impossib<strong>le</strong> de<br />
décrire un rapport entre <strong>le</strong>s sexes, de l'écrire en<br />
toutes <strong>le</strong>ttres, de <strong>le</strong> formaliser. Il n'y a pas de savoir<br />
qui perm<strong>et</strong>te de garantir ce qui est «homme » <strong>et</strong><br />
« femme » <strong>et</strong> un «rapport » entre ces deux signifiants,<br />
tel que l'on pourrait en déduire une harmonie<br />
entre <strong>le</strong>s sexes.<br />
Le rapport sexuel en tant qu'impossib<strong>le</strong>, <strong>et</strong> plus<br />
généra<strong>le</strong>mé'nt <strong>le</strong>s points de butée, <strong>le</strong>s éléments de<br />
réel, sont à l'origine de <strong>la</strong> demande adressée à l'analyste.<br />
<strong>La</strong> psychanalyse s'intéresse à ce qui ne marche<br />
pas, el<strong>le</strong>'prend son départ des obstac<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> <strong>suj<strong>et</strong></strong><br />
rencontre <strong>et</strong> de ce qui en témoigne à son insu :<br />
symptôme, acte manqué, <strong>la</strong>psus. A l'inverse des<br />
psychopathologies ordinaires, <strong>la</strong> psychanalyse a<br />
toujours fait des symptômes non pas <strong>le</strong>s signes<br />
d'une déroute des facultés de l'esprit ou d'une faib<strong>le</strong>sse<br />
de <strong>la</strong> volonté, mais <strong>le</strong> point de création du<br />
<strong>suj<strong>et</strong></strong> autour d'un réel qu'il convient de dégager.<br />
C'est de là qu'il faut partir pour avoir quelque<br />
chance d'entendre ce qui du <strong>suj<strong>et</strong></strong> cherche à se dire,<br />
alors que pour <strong>la</strong> médecine ou <strong>le</strong>s psychothérapies,<br />
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