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uxelles<br />
l’industrie a chuté de 158 000 à 38 000,<br />
ce qui représente 5 % de l’offre d’emplois<br />
à Bruxelles. L’usine Audi à Forest est<br />
aujourd’hui la dernière grande entreprise<br />
industrielle sur le territoire bruxellois.<br />
Même en périphérie, l’industrie se fait rare.<br />
Le décalage entre les principales activités<br />
économiques de la région <strong>et</strong> le degré<br />
de qualification d’une grande partie des<br />
habitants se répercute sur le territoire. Les<br />
populations fragilisées se concentrent dans<br />
les anciens quartiers industriels, à l’ouest<br />
de la ville, le long du canal, où le taux de<br />
chômage peut atteindre les 40 %. Certains<br />
de ces quartiers sont en cours de développement,<br />
ce qui attire une nouvelle population,<br />
privilégiée par rapport aux habitants<br />
« historiques », causant une hausse des<br />
prix de l’immobilier que les plus démunis<br />
n’ont pas les moyens de suivre, se trouvant<br />
repoussés dans des parties de plus en plus<br />
limitées du territoire bruxellois. Il importe<br />
donc d’explorer les possibilités de développement<br />
<strong>et</strong> de stimulation de l’économie<br />
locale <strong>et</strong> du commerce dans ces quartiers,<br />
afin de les intégrer au système économique<br />
de la ville.<br />
Un certain nombre de proj<strong>et</strong>s ont ainsi<br />
vu le jour afin de redynamiser l’économie<br />
locale bruxelloise. La Région a créé l’ABSL<br />
Atrium afin de soutenir le p<strong>et</strong>it commerce<br />
tout en utilisant son potentiel pour<br />
rendre la ville plus agréable. Atrium a par<br />
exemple lancé l’initiative « Open Soon », qui<br />
encourage l’implantation de commerces<br />
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originaux <strong>et</strong> novateurs dans la zone du<br />
canal <strong>et</strong> alentour. En investissant <strong>et</strong> en<br />
rénovant les <strong>espaces</strong> commerciaux vides<br />
de la zone, l’initiative mise sur le développement<br />
<strong>et</strong> la stimulation des commerces<br />
existants. Un autre proj<strong>et</strong> d’Atrium se<br />
concentre sur la rue de Brabant, qui constitue<br />
l’un des principaux centres de<br />
commerce <strong>et</strong> logistique de produits<br />
maghrébins <strong>et</strong> turcs du Benelux. Malgré ses<br />
activités, la rue garde une apparence négligée<br />
<strong>et</strong> chaotique. Atrium a chargé<br />
une équipe de développer un langage<br />
gra phique commun pour la rue <strong>et</strong> remplacer<br />
les panneaux d’affichage disparates par<br />
un concept plus uniforme. Ces proj<strong>et</strong>s n’en<br />
sont encore qu’à leur phase expérimentale.<br />
L’impact de telles interventions, minimales<br />
<strong>et</strong> relativement bon marché, sur la qualité<br />
d’une rue commerçante peut cependant<br />
s’avérer très porteur.<br />
À l’échelle régionale, le proj<strong>et</strong> de redéfinition<br />
des abattoirs d’Anderlecht aura<br />
également un impact considérable sur<br />
l’économie bruxelloise <strong>et</strong> le redéveloppement<br />
de la zone. Depuis la ferm<strong>et</strong>ure de<br />
la plupart de ses abattoirs industriels dans<br />
les années 1980, le lieu accueille le plus<br />
grand marché hebdomadaire de Bruxelles,<br />
attirant 100 000 visiteurs chaque semaine.<br />
L’exploitant du site a établi un plan ambitieux<br />
pour que les abattoirs d’Anderlecht<br />
se muent en un véritable pôle culinaire<br />
bruxellois, à l’image des marchés espagnols.<br />
Les halles du XIX e siècle seront<br />
rénovées <strong>et</strong> agrandies. D’ici 2020, le proj<strong>et</strong><br />
devrait faire revivre le quartier tout entier,<br />
en renforçant la fonction maraîchère <strong>et</strong><br />
en développant de nouvelles fonctions, tels<br />
des logements, bureaux <strong>et</strong> lieux de culture<br />
<strong>et</strong> d’éducation.<br />
Bruxelles suit également l’exemple<br />
parisien en créant un réseau de nouveaux<br />
centres pour jeunes entreprises <strong>et</strong> des<br />
« guich<strong>et</strong>s d’économie locale », <strong>et</strong> ce, par fois,<br />
en reconvertissant d’anciens bâtiments<br />
industriels. Ces centres d’entreprises<br />
offrent, en plus d’<strong>espaces</strong> de travail bon<br />
marché, une assistance à la gestion, un<br />
accueil des clients <strong>et</strong> une salle de réunion<br />
partagée. Par ailleurs, la proximité des<br />
entreprises rend aussi possibles des<br />
collaborations <strong>et</strong> des échanges intéressants.<br />
Des centres comme Recyclart<br />
proposent également une formation au<br />
travail du bois ou du métal, dans le cadre<br />
d’un emploi temporaire qui perm<strong>et</strong><br />
d’acquérir des connaissances valorisantes<br />
sur le marché de l’emploi. Ces politiques<br />
de développement économique peuvent<br />
être prolongées <strong>et</strong> étendues, afin que<br />
l’activité que génèrent ces programmes<br />
puisse donner de nouvelles impulsions<br />
à l’économie dans tout le quartier.<br />
Le sort de l’industrie à Bruxelles est<br />
devenu un enjeu majeur pour le développement<br />
à venir de la ville. La rentabilité grandissante<br />
de la construction de logements<br />
provoque une transformation presque<br />
exclusive des zones d’industrie urbaine