Fruit-frugivore interactions in a Malagasy littoral forest - Universiteit ...

Résumé
dispersion dans cette région. Par conséquent, la plupart des espèces d’arbres est
caractérisée par des traits morphologiques et biochimiques générales et non spécialisés.
D’autre part, la faible diversité des oiseaux frugivores a pu avoir donné lieu au fait qu'il y
ait très peu de fruits à oiseaux en comparaison avec d'autres sites. En conclusion, on
constate que des trois modèles, celui des syndromes de dispersion semble le plus
plausible à Sainte Luce. Cependant, il n'explique que partiellement la variation dans les
syndromes de dispersion.
Le chapitre central de ce doctorat traite des interactions fruit-frugivore qui font partie de
l’écosystème. On y décrit aussi le régime alimentaire des frugivores que le
chevauchement des espèces consommées par 13 différentes frugivores et granivores
ainsi que leurs rôles respectifs dans cet écosystème. La taille des fruits et des graines
semble être un des facteurs les plus déterminants dans la sélection alimentaire de tous
les frugivores. Les oiseaux mangent surtout des petits fruits tandis que pour les différents
mammifères, la taille des fruits et graines augmentent proportionnellement avec la taille
de leur gueule et de leur corps. Alors que les oiseaux sélectionnent les fruits rouges,
pourpres et noirs, les lémuriens nocturnes ont une préférence pour les fruits succulents à
enveloppe fine. Pteropus rufus se délecte aussi de fruits succulents. Quant à la valeur
nutritive des fruits consommés, les oiseaux favorisent les fruits au contenu en lipides très
élevé alors que les mammifères (Eulemur fulvus collaris et Pteropus rufus) évite
simplement ceux-ci. Cheirogaleus spp. et Microcebus rufus sélectionnent des fruits
sucrés pour créer des réserves de graisses durant les périodes de torpeur. Le
chevauchement des régimes alimentaires entre les différents frugivores est relativement
haut comparé aux autres sites, ce qui peut être expliqué par l’imprévisibilité de la
disponibilité des fruits dans la forêt littorale et, qui peut être le motif du nombre
relativement bas des espèces frugivores à Madagascar. Même s’il y avait un
chevauchement important dans les régimes alimentaires, l’impact des différents
frugivores sur la dispersion des graines serait quand même différent ainsi que leur rôle
dans l’écosystème. Outre les frugivores déjà mentionnés, il y a aussi des granivores dans
la forêt littorale (deux espèces de rongeurs endémiques et exotiques, une espèce de
tourterelle et deux espèces de perroquet noir) qui consomment et détruisent les graines.
Par contre les pigeons et bulbuls sont des disséminateurs importants qui transportent les
graines dans les ouvertures de la végétation, là où ces espèces feront partie de la
première phase de régénération de la forêt. E. f. collaris a un régime alimentaire très
divers et, étant le plus grand frugivore, cette espèce est surtout importante en tant que
disséminatrice exclusive des grandes graines à l’intérieur d’un seul fragment de forêt.
Cheirogaleus spp. et Microcebus rufus sont plutôt omnivores et dispersent surtout les
graines des petits fruits pendant la période où ils sont actifs. Enfin la chauve-souris
Pteropus rufus est l'espèce la plus importante pour la dispersion des graines à longue
distance et assure en plus l’échange génétique entre les populations des plantes des
différents fragments de forêt. Ce transport hétérogène des graines est essentiel dans un
écosystème aussi fragmenté que celui de Sainte Luce. Dans deux plus petits chapitres,
nous attirons l’attention sur l’écologie alimentaire de Pteropus rufus et Coracopsis nigra
et sur leur rôle en tant que disséminateurs et prédateurs de fruits parce que le régime
alimentaire de ces deux espèces reste encore très peu connu à Madagascar.
Finalement, nous comparons les caractéristiques de fruits et graines dans deux types de
forêt complètement différentes à Madagascar: D'une part, la forêt littorale de Sainte Luce
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