september-2011

Illustration: Gary Neill
marie-odile briet
Season of lists and literary fruitfulness
there’s no word for it in English. Try it out. Type “rentrée”
into whichever online dictionary you like. English is oft en
more concise than French, but for once, you won’t fi nd an
equivalent word, but rather a choice of approximate phrases.
The Larousse dictionary off ers “start of the new academic
year”, which only paints part of the picture.
The Oxford-Hachette, meanwhile, initially opts for the
simple “return to work”, but then continues with “aft er the
slack period of the summer break, in France”. So basically:
back to the grindstone aft er some serious pottering about
over the summer. Note the need to remind our British
readership that, on Planet France, life all but stops for two
summer months.
But what really matters if you’re hoping to ace your rentrée,
is to have read the right books. Because literary publishing is
the other key event in Paris in September. How many times
will you hear over coff ee, “Mon livre paraîtra à la rentrée – My
book will be published in the autumn”?
It’s no coincidence books are on everyone’s mind. This year
654 novels are due to be published here between the end of
August and the end of September: 435 French titles and 219
foreign titles. According to Livres Hebdo magazine, this paper
avalanche is actually in decline, down about 12% from last
year’s deluge of 710 titles.
Of course, these books feed the media machine
surrounding our literary prizes – the Goncourt, the Renaudot,
the Médicis, the Fémina – all awarded in the same week in
early November. As always, it’s only a few heavyweights – the
likes of Franzen or Beigbeder – who manage to stay afl oat in
this publishing tidal wave.
Unknown, of course, is precisely what will happen to the
74 fi rst-time novelists. This autumn, as in others before,
readers and independent bookshops alike will come close to
going under. The rentrée littéraire is pretty absurd, and it’s
even more untranslatable than the rentrée on its own.
Marie-Odile Briet is a freelance journalist and contributor to the
Style supplement of L’Express
~ the talker ~
p a r i s
Feuilles mortes et prix littéraires
il n’y a pas de mot pour dire cela en anglais.
Faites le test. Tapez « rentrée » sur n’importe quel
dictionnaire en ligne. Une fois n’est pas coutume,
l’anglais étant souvent plus concis que le français,
on obtient, non pas un mot équivalent, mais un
choix de périphrases. En premier, le Larousse
propose « start of the new academic year » (début
de l’année scolaire), n’évoquant qu’une partie de
l’iceberg.
Le dictionnaire Oxford-Hachette, lui, préfère
commencer par « return to work (aft er the slack
period of the summer break, in France) ». En gros
: reprise du turbin après une période estivale
de glandouille maximale. Notez l’obligation de
rappeler à ses lecteurs anglo-saxons que, sur
l’étrange planète-France, la vie s’arrête pendant
deux mois.
L’important, pour réussir l’épreuve de
septembre, ce sera d’avoir lu les bons livres… La
littérature : c’est ça – aussi ! – la grande aff aire
de septembre. « Mon livre paraîtra à la rentrée »
(« my book will be published in the autumn ») propose
d’ailleurs le dictionnaire Oxford-Hachette à titre
d’exemple. Pas un hasard. Entre fi n août et fi n
septembre, on publiera 654 romans cette année :
435 titres français et 219 étrangers. Une avalanche
de papier que la revue Livres Hedbo juge pourtant
en net recul (environ 12 %) par rapport à la
logorrhée de l’an dernier et ses 710 nouveautés.
Tout ça pour nourrir la grande machine à prix
littéraires, les Goncourt-Renaudot-Médicis-
Fémina, tous décernés la même semaine en
novembre. Comme toujours, seuls les poids
lourds médiatiques, de Franzen à Beigbeder,
surnageront dans ce raz-de-marée. Inconnus,
les 74 primo-romanciers du cru 2011 le
resteront probablement. Les lecteurs et les
librairies indépendantes frôleront, comme
chaque automne, l’asphyxie. Absurde, le
concept de « rentrée littéraire ». Et encore plus
intraduisible que le mot « rentrée » tout court.
Marie-Odile Briet est journaliste indépendante et
participe au supplément Style de L’Express
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