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LG 181

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Finance<br />

Cibler les Chinois<br />

en fonction de leurs besoins<br />

La Chine est aujourd’hui la deuxième économie mondiale. Même si son marché est<br />

historiquement assez fermé, Marc-André Bechet pense que le pays présente des<br />

opportunités pour l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement. «La Chine<br />

fait des efforts considérables pour que sa devise devienne librement convertible et<br />

puisse être reprise comme devise internationale», explique le Directeur Tax & Legal de<br />

l’Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissement (ALFI). «Elle travaille aussi pour<br />

que le marché chinois soit reconnu par l’indice boursier MSCI comme un marché international».<br />

Pourquoi les acteurs chinois commencent-ils<br />

à constituer des fonds d’investissement<br />

au Luxembourg?<br />

Les acteurs chinois commencent à constituer<br />

des fonds d’investissement au Luxembourg<br />

parce qu’ils peuvent distribuer ces fonds au<br />

sein de l’Europe par la suite. Il y a deux types<br />

de produits: les produits equity classiques – les<br />

actions – et les produits obligataires. Les taux<br />

d’intérêt en Chine sont pour l’instant assez élevés.<br />

Les rendements offerts sur le marché obligataire<br />

chinois sont donc assez intéressants.<br />

Cela peut tenter des individus voulant gérer<br />

des liquidités dans des balances en RMB.<br />

L’industrie des fonds d’investissement est un<br />

secteur très important de la place financière<br />

luxembourgeoise. Mais, ne possédant pas de<br />

marché domestique, celle-ci conçoit ses véhicules<br />

d’investissement dès le départ pour être<br />

distribués à grande échelle au-delà des frontières<br />

nationales. Nous tentons aujourd’hui de<br />

nous positionner de façon globale en tant que<br />

centre financier, comme point d’entrée des<br />

acteurs chinois en Europe. Quant à la distribution<br />

de nos fonds en Chine, pour l’instant le<br />

marché n’est pas ouvert. Nous n’avons pas<br />

accès à la Reconnaissance Mutuelle des Fonds<br />

(RMF) entre Hong Kong et la Chine. Par<br />

contre, un mécanisme permet aux résidents<br />

chinois d’investir à l’étranger: les programmes<br />

d’investisseurs institutionnels domestiques<br />

qualifiés (QDII). Une des conditions pour que<br />

les fonds luxembourgeois puissent être repris<br />

dans ce programme, c’est un accord entre<br />

l’autorité de contrôle chinoise et luxembourgeoise,<br />

qui fut conclu en 2012. Cet accord<br />

permet à des fonds luxembourgeois d’être mis<br />

àla disposition d’investisseurs chinois dans le<br />

cadre de ces programmes QDII, sous réserve<br />

d’un second screening localement fait en<br />

Chine. C’est la seule forme d’exposition que<br />

nous avons pour l’instant dans ce marché.<br />

D’autres projets sont-ils en cours<br />

actuellement?<br />

Un autre projet est d’arriver à une acceptation<br />

de la distribution des fonds UCITS dans<br />

le marché chinois. Nous y travaillons au<br />

niveau luxembourgeois mais aussi au niveau<br />

de la Commission européenne. Il y a eu des<br />

contacts entre des associations nationales<br />

comme l’ALFI et des institutions européennes<br />

pour promouvoir l’idée d’une reconnaissance<br />

mutuelle entre la Chine et l’Europe. Il apparaît<br />

actuellement qu’il n’y a aucune opposition<br />

de principe à une ouverture plus large<br />

aux fonds étrangers en Chine. Mais il est difficile<br />

de dire dans quel délai cela pourra se<br />

faire. Nous observons que le pays adopte une<br />

approche «étape par étape» dans ses réformes<br />

ces dernières années. Cela permet aux<br />

autorités de tester la réaction du marché, la<br />

façon dont les acteurs se positionnent.<br />

Comment faites-vous concrètement la<br />

promotion de l’industrie des fonds du<br />

Luxembourg?<br />

Les fonds UCITS, et notamment les fonds<br />

luxembourgeois, sont vendus dans 70 marchés<br />

actuellement. Etendre la liste de ces<br />

pays fait partie de notre stratégie. Pour ce<br />

faire, l’ALFI organise régulièrement des<br />

roadshows dans ces pays. C’est l’occasion de<br />

rencontrer les acteurs sur place et de réaliser<br />

un travail de «compréhension du marché».<br />

Nous devons maintenant cibler ce qui intéressera<br />

les Chinois en fonction de leurs besoins. La classe<br />

moyenne compte 300 à 400 millions de personnes<br />

qui commencent à investir des ressources<br />

financières intéressantes. L’ensemble du marché<br />

européen compte, lui, 500 millions d’habitants.<br />

L’ALFI a également un partenariat avec l’association<br />

«sœur» AMAC, ce qui ouvre des<br />

portes et facilite la collaboration entre les<br />

deux industries de gestion d’actifs.<br />

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<strong>LG</strong> - Novembre 2015

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