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LG 181

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Transport<br />

Face aux Goliaths<br />

des travaux ferroviaires<br />

La société familiale qui appartient au groupe “Track’s Technologies” réalise des travaux<br />

ferroviaires sur 100% du territoire luxembourgeois, en Wallonie mais également dans<br />

le Grand Nord de la France. Face à la concurrence, c’est «la flexibilité qui est notre<br />

force», assure Jean-Luc Doucet, gérant de Ferro-Tech.<br />

Investissements<br />

L’entreprise s’articule autour de la pose de<br />

voies, de son renouvellement, de la maintenance<br />

des réseaux ferroviaires, de chemins de<br />

roulement et ponts roulants, de soudures aluminothermiques<br />

et des encadrements de<br />

chantiers. Pour cela, elle emploie actuellement<br />

80 personnes et réalise un chiffre d’affaire de<br />

15 millions d’euros. Face à des concurrents<br />

comme Vinci, Bouygues ou Eiffage, la famille<br />

Doucet a décidé depuis 2012, de tout miser<br />

sur l’innovation afin de se différencier. Les<br />

machines aux noms barbares comme “bourreuse<br />

mécanique lourde“ ou “grue ferroviaire“<br />

nécessitent des investissements de trois millions<br />

d’euros minimum par unité. Les investissements<br />

sont lourds et pour cause: en quatre<br />

ans, Ferro-Tech va faire 15 millions d’investissements.<br />

Elle compte déjà trois bourreuses et<br />

vient de faire l’acquisition d’une locomotive<br />

stabilisatrice qui est unique en France, en<br />

Belgique et au Luxembourg. C’est également<br />

la seule société à être propriétaire d’une grue<br />

ferroviaire pour le réseau français et luxembourgeois.<br />

Grâce à ses investissements, Ferro-<br />

Tech est le leader de l’innovation.<br />

Activités multi-pays<br />

Les travaux ferroviaires sont répartis sur trois<br />

pays avec 35% de son activité qui se passe<br />

en France, 55% au Luxembourg et 20% en<br />

Belgique. Ferro-Tech peut s’appuyer sur une<br />

capacité décisionnelle très rapide. Et pour<br />

cause puisque la direction de l’entreprise est<br />

composée de l’administrateur délégué du<br />

groupe, de la responsable administrative et<br />

financière et du directeur opérationnel qui<br />

sont respectivement le père, la mère et le fils,<br />

tous garants de cette flexibilité.<br />

Le siège du groupe est basé à Luxembourg,<br />

ainsi tout se gère depuis Foetz. L’entreprise est<br />

fière de porter les couleurs du pays à l’étranger;<br />

à titre d’exemple, la dernière bourreuse a<br />

été baptisée “La Luxembourgeoise“.<br />

Cependant, cette fierté a un coût. À la différence<br />

des grands groupes internationaux qui<br />

acquièrent leur machine pour chaque réseau,<br />

celles de Ferro-Tech doivent avoir trois agréments<br />

différents. C’est un coût non-négligeable<br />

dès lors que le plus petit engin de la<br />

gamme, la pelle rail-route va couter 230.000<br />

euros pour avoir un agrément en Belgique, au<br />

Luxembourg, au Pays-Bas et en Allemagne.<br />

Rien que pour son agrément français, il faut<br />

débourser 100.000 euros de plus. Aujourd’hui,<br />

Ferro-Tech compte dix pelles rail-route.<br />

La société ne serait pas ce qu’elle est avec sa<br />

seule activité intra-muros; des calculs récents<br />

montrent que l’entreprise ne compterait que<br />

quatre employés. Le savoir-faire de l’entreprise<br />

est reconnu à l’étranger, tellement bien<br />

que des demandes arrivent de toute<br />

l’Europe. Cependant, Ferro-Tech souhaite<br />

d’abord consolider sa présence dans les pays<br />

limitrophes. Aujourd’hui la part du marché<br />

luxembourgeois représente 65%, 10% de la<br />

Belgique et 1,5% pour le réseau français; le<br />

potentiel reste donc énorme et «nous voulons<br />

rester les leaders du marché», affirme<br />

Jean-Luc Doucet.<br />

Un appel au gouvernement<br />

Le métier est très politisé puisque ce sont les<br />

pouvoirs politiques qui sont compétents en<br />

matière de chemins de fer. Pour exemple, l’accident<br />

tragique de Bretigny en 2013 a eu des<br />

conséquences importantes avec un pouvoir<br />

politique qui décide de délaisser les lignes TGV<br />

pour se consacrer au marché de l’entretien.<br />

«Notre flexibilité est notre force», nous explique<br />

Jean-Luc Doucet. Devant une baisse d’activités<br />

sur le réseau belge, il s’agira de plus se<br />

concentrer sur le Luxembourg et la France, là<br />

où la concurrence réduira les coûts en voyant<br />

leur filiale belge en réelle difficulté. Les prévisions<br />

annoncent déjà une belle décennie en<br />

matière de travaux ferroviaires. La France va<br />

lancer des marchés sur cinq ans renouvelables<br />

deux ans, un potentiel de sept ans donc qui<br />

rend le gérant du groupe optimiste pour les dix<br />

ans à venir, d’où les investissements actuels.<br />

Cependant dans un contexte d’exportation,<br />

Ferro-Tech appelle au gouvernement luxembourgeois<br />

pour qu’il appuie une certaine<br />

reconnaissance au niveau local. La société ne<br />

répondant qu’à des appels d’offres uniquement<br />

et n’ayant donc pas de démarche commerciale,<br />

cette demande de reconnaissance<br />

n’est pas financière mais plutôt dans l’optique<br />

d’une visibilité de l’entreprise. Et ce pour<br />

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<strong>LG</strong> - Novembre 2015

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