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LG 181

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Management<br />

Secteurs public et privé:<br />

les fondamentaux pour une bonne<br />

gestion des compétences managériales<br />

Selon Pierre Mangers, responsable du secteur public et du conseil aux PMEs auprès d’EY<br />

Luxembourg, la question cruciale de la gestion des compétences managériales en appelle une<br />

autre, tout aussi importante, celle de la gestion du succès, et des échecs, qui nous font grandir.<br />

Le succès, dans le secteur privé, est souvent<br />

mesuré, entre autres, par la croissance<br />

du chiffre d’affaires ou de la clientèle, une<br />

réduction des coûts, une augmentation de<br />

part de marché. Ces indicateurs sont directement<br />

ou indirectement liés à la rentabilité<br />

économique de l’entreprise. Ils sont en<br />

grande partie quantitatifs. Dans le secteur<br />

public, les indicateurs sont plutôt qualitatifs,<br />

le succès étant défini comme une<br />

contribution sociétale plus difficilement<br />

mesurable.<br />

Le défi majeur réside dans la perspective du<br />

succès dans une entreprise indépendamment<br />

du secteur privé ou public. Cette<br />

perspective prend en compte plusieurs éléments<br />

fondamentaux: le développement<br />

individuel, la performance d’une équipe, la<br />

transformation organisationnelle et la<br />

modernisation sociétale allant bien au-delà<br />

de la gestion des ressources humaines.<br />

Les relations de travail, tout d’abord,<br />

constituent une des raisons d’échec ou de<br />

succès dans le monde du travail. En effet,<br />

un dirigeant agréable et ouvert n’aura<br />

aucun mal à tisser des relations et à travailler<br />

avec ses collaborateurs. Un deuxième<br />

point essentiel réside dans l’apprentissage<br />

de ses propres expériences et la remise en<br />

question. La culture, l’éducation et le vécu<br />

jouent incontestablement un rôle dans ce<br />

domaine. Enfin, le troisième est l’aptitude<br />

de mener une équipe, la motiver et la gérer.<br />

En dépit de tous les problèmes que l’on peut<br />

imaginer, «l’administration ou l’entreprise<br />

tient le bon cap» si la personne à la tête de<br />

cette entité possède les trois qualités précitées.<br />

Le corollaire de cette observation est de<br />

ce fait le suivant: «réformer l’Etat ou restructurer<br />

une entreprise implique soit un "management<br />

du changement" en doses variables<br />

ou un "changement du management", tout<br />

au moins en partie, voire une combinaison<br />

des deux», confie Pierre Mangers.<br />

L’exemple scandinave<br />

La réforme de la fonction publique est entrée<br />

en vigueur le premier octobre, introduisant,<br />

entre autres, une procédure d’appréciation du<br />

personnel basée sur une gestion par objectifs.<br />

Dans une premièrephase, chaque responsable<br />

d’administration est invité à évaluer les travaux<br />

réalisés à tous les postes à responsabilité en<br />

misant sur les objectifs préalablement fixés.<br />

«Cette initiative a une grande importance.<br />

Elle permet notamment aux fonctionnaires de<br />

tous niveaux de se remettre en question et de<br />

continuer leur développement individuel».<br />

Dans les pays scandinaves et aux Pays-Bas,<br />

cette procédure d’évaluation est déjà très<br />

avancée dans le secteur public car elle intègre<br />

de façon continue le citoyen dans l’appréciation<br />

du service rendu, notamment via des guichets<br />

uniques, où l’avis externe est publiquement<br />

disponible. La qualité de l’échange y est<br />

primordiale. Les collaborateurs «gèrent» intelligemment<br />

leurs relations avec les citoyens et<br />

avec leur hiérarchie et ne sont dans ce cas pas<br />

«contrôlés» communément par leurs supérieurs.<br />

Pierre Mangers donne un exemple: «Si<br />

un collaborateur rend compte à son supérieur,<br />

ce n’est pas par politesse ou pour obtenir<br />

l’aval de ce dernier, mais parce que l’information<br />

s’avère utile et nécessaire pour prendre<br />

une décision permettant d’améliorer la qualité<br />

du service rendu au citoyen».<br />

L’Etat luxembourgeois a de nouveau sollicité,<br />

au travers d’une enquête très récente, l’avis<br />

des citoyens sur la qualité des services<br />

publics. Cette sollicitation n’a cependant pas<br />

de lien direct avec la procédure d’appréciation<br />

comme dans les pays scandinaves ou<br />

aux Pays-Bas.<br />

Au niveau culturel, le terme responsabilité a,<br />

dans ces pays, une autre signification que<br />

chez nous. «Ils croient en la responsabilité de<br />

chacun pour gérer leur propre carrière,<br />

autant dans le privé que dans le public». Le<br />

chef a donc un autre rôle. «Ce même chef<br />

est moins un superviseur qui contrôle que le<br />

travail soit fait, qu’un mentor qui aide son<br />

collaborateur à organiser sa carrière et ses<br />

objectifs. Le modèle scandinave est différent».<br />

Au leader du secteur public d’ajouter:<br />

«Ils privilégient davantage la mixité hommes/femmes.<br />

L’équilibre est mieux respecté<br />

àla fois dans le secteur public et privé».<br />

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<strong>LG</strong> - Novembre 2015

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