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1. Bellaud avait un second frère, Jean-Baptiste, qui fut chanoine à Lyon, auquel on attribue deux
oraisons funèbres en latin, dont celle du roi Charles IX.
2. Ceux qui chauffent la cire pour cacheter la lettre royale de rémission.
XL
Aro non vouoli plus rimassar de tristesso
Ni de brans et souspirs mon papier embugar,
Mais, tant que durara lou vouoly emplegar
A faire de sonnets tous farcis d'allegresso.
Car mon fraire m’a dich et si m'a fach proumesso,
Tant que lou patatan el pourra abrivar
Prest sara de retour, afin de my tirar
De las claux de Pluton et de sa grand diablesso.
Ja my semble vezer intrar timbous, timballos,
Violons et rebequets, reistres et vertegallos (1,
Que van au trapejar dau bon tresaurier Bus (2,
Vonte es arrengat sus settys en bataillo
Ben pron de femellan que levarian la paillo
Si faire mi voulien la courbationibus 3. [s. 89].
1. Rebequets, en français rebec, sorte de violon; rêitre, long manteau de cavalerie (XVIme siècle);
vertegallos, en fr. vertugacles, robes de l'époque que des bourrelets intérieurs faisaient gonfler, comme
les plus récentes robes à paniers.
2. Jean-Baptiste Bus, consul et trésorier de Cavaillon, avait de nombreux enfants dont six filles, aussi
les réceptions chez lui étaient joyeuses. Les frères eurent des commandements aux axmées; l'un, César,
reçut les ordres en 1582 et fonda la Congrégation de la Doctrine chrétienne.
3. Fin de sonnet assez obscure. Bellaud s'est amusé à fabriquer un mot d'apparence, latine
courbationibus, qui correspond peut-être à courbette, terme de manège au XVIme, pour désigner
l'attitude du cheval qui dresse et fléchit les deux membres antérieurs. Comprendre: ces jeunes filles
auraient mes préférences, si elles voulaient bien me faire des avances.
XLI
AU CAPITAINE ISOUARD (1,
PROUVENÇAL ET EXCELLENT SONNEUR DE HARPE
Ingrat syes heyretier d'aquel divin courdage (2
Que lou gent Meno-detz (3 t'a leissat carament,
Afin de maridar ta voux à l’instrument.
Per tirar au beson l'human qu'es en servage.
Et, comben que non siou prouchan de ton linage,
Tu non debves pertant leissar aucunament
De venir à l'enfert dindinar tant souvent,
Que Pluton sié constrench my dubrir lou passage.
Ha! que s'ery vont' sies, et tu jonch à ma plasso,
Non fariou coumo tu tant eila la bestiasso
Mais s'avendriou eicy tant rasclar lous budeous (4