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BORY (J.-T.), Les origines de l’imprimerie à Marseille, 1858.
ANTOMARCHI (P.), Le premier livre imprimé à Marseille, Obros et Rimos, 1928.
LABANDE, Origine de l’imprimerie à Aix, sans date.
b) sur l’homme:
PERROLLE (Frédéric), La famille de B. de la B., Revue félibréenne, t. IX, 1893, p. 38, sq.
c) sur l’homme et l'œuvre:
REBOUL (R.), Revue Félibréenne, IX, p. 30.
MARIÉTON (P.), ibid., VII, 296; IX, 296.
d) sur le milieu aixois et les influences littéraires:
CHABANEAU et ANGLADE, Introduction à Vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux, de
Jehan de Nostredame, Paris, Champion, 1913.
AUDE (E.), La poésie en Provence au temps de Malherbe, Cahiers d'Aix.
BRUN (A.), Le sonnet en Provence et en provençal au XVIe siècle, Mélanges Gavel, 1948.
III. — Notices avec extraits.
NOULET, Essai sur l'histoire littéraire des patois du Midi, XVIe-XVIIe siècles, 1859.
VAN BEVER (Ad.), Poètes du Terroir, t. IV, Paris, Delagrave,.
VÉRANE (L.), B. de la B. ou un Arquin provençal, Toulon, 1930.
VORETZCH. Proben aus den Obros et Rimos (Zeitschrift für roman. Philologie, t. 47, 544-575.
BRUN (A.), Notice, sur B. de la B., extraits, traduction, Arts et Livres, Marseille, 1945, n°4, pp. 19-28.
I
OBROS ET RIMOS
Ce recueil comprend 163 sonnets en provençal, plus quelques pièces diverses sans grand intérêt. Il
serait mieux intitulé Premier livre de la prison, comme il est dit à la page finale. C'est en effet le journal
d'un captif. Bellaud (voir Notice) a été incarcéré à Moulins le 20 novembre 1572, et ne sera libéré qu'en
juin 1574. La sincérité du ton nous assure que la composition est contemporaine de la détention.
De cette composition il est même possible de fixer les étapes. Le poète, longtemps déprimé, ne s'est
mis à rimer qu’après quatre mois de désarroi (son. 4), soit fin mars 1573; au son. 34, il y a huit mois
qu'il est là, donc les sonnets qui précèdent datent d'avant le 20 juillet. A la fin de septembre, il en est au
sonnet 86, donc l'été a, été fécond. A la fin de février 1574, on est au sonnet 140, donc 55 depuis
l'automne. Ce qui reste, une vingtaine, date des derniers mois.
Les premières pièces nous décrivent les circonstances de l'arrestation à Chantelle, dans le Bourbonnais,
mais n'indiquent pas le motif: Bellaud se borne à dire qu'il n'a tué personne, et ce fut peut-être une rixe
entre soldats et civils. On se demande ce qu'il faisait dans ces parages au lieu de revenir directement en
Provence, après la dislocation de son corps à Bordeaux. La suite sera l'histoire psychologique du
détenu, — ou du condamné, — ses colères contre le geôlier, contre l'inconfort du régime, contre
l'injustice, la dureté du sort, ses désespoirs, ses regains d'espérance quand il reçoit la visite d'un ami,
d'Hozier, ou de son frère le chanoine, qui s'emploient à obtenir de Paris un ordre d'élargissement. Il y a
peu d'épisodes concrets dans cette existence; pourtant il n'y a pas de monotonie, dans les descriptions,
à cause des alternances dans les états d'âme.
Ce qui ajoute encore à la variété, ce sont les sonnets d'allégresse: car, Bellaud joue sur les deux
claviers. En manière de consolation, il revoit dans son imagination le passé heureux, plus exactement
les années récentes 1570-1571, qu'il a vécues, avant de partir à la guerre, à Arles, à Avignon, dans le
Comtat. Il s'adresse à ses hôtes, à ses innombrables amis, joyeux garçons, il évoque les parties de
campagne, les festivités, les escapades, les plantureux dîners, et les jeunes filles. De sorte que les murs
de la sombre cellule sont comme illuminés par ces souvenirs de vie épanouie sous le soleil méridional.